- Accueil
- Lutte ouvrière n°2352
- Fermeture des Urgences Hôtel-Dieu – Paris : Il faut stopper les économies sur la Santé
Leur société
Fermeture des Urgences Hôtel-Dieu – Paris : Il faut stopper les économies sur la Santé
Début juillet, la ministre de la Santé Marisol Touraine a décidé de repousser la fermeture des Urgences de l'Hôtel-Dieu... probablement après les élections municipales de 2014.
Le professeur Loïc Capron, président de la commission médicale d'établissement (CME) représentant les médecins hospitaliers de Paris, a récemment déclaré que maintenir ces Urgences « serait flouer les Parisiens de manière irresponsable et condamnable, en les mettant à la merci d'un accident grave dû à l'insuffisance de moyens ». À l'entendre, il fallait absolument les fermer, car elles ne posséderaient plus « l'environnement exigé pour soigner correctement les malades ». Ce professeur feint même de découvrir que « les pluies d'orage font çà et là dégouliner l'eau à l'intérieur, la structure est bourrée d'amiante », ce qui n'est pas une nouveauté pour le personnel.
La fermeture de l'hôpital est en fait quasiment achevée. 80 % des services hospitaliers ont été transférés à l'hôpital Cochin dans le 14e arrondissement de Paris. Mais à chaque transfert, des lits d'hospitalisation disparaissent et le personnel a tendance à baisser, comme en Pneumologie. Il n'y a plus de Réanimation depuis que le service est parti à Cochin. Il n'y a plus de chirurgien de garde le soir et le week-end. En Médecine interne, alors qu'il y avait trois salles il y a un an, il n'y en a plus qu'une. Ce qui signifie que les Urgences ont encore moins de capacité d'hospitalisation.
Dans ces conditions, le fonctionnement des services devient de plus en plus problématique. L'AP-HP et, derrière elle, les gouvernements de Sarkozy et maintenant de Hollande prétextent que l'hôpital ne répond plus aux normes de sécurité. Qu'il faille le réviser, c'est une évidence. Mais quand on sait que l'AP-HP veut réaliser 155 millions d'euros d'économies d'ici fin 2013, c'est plutôt la logique financière qui prime sur les besoins de la santé publique.