Bangladesh : Des tissus couleur sang28/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2352.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Bangladesh : Des tissus couleur sang

Un récent rapport revient sur les conséquences de l'effondrement d'une usine textile au Bangladesh, le 24 avril, qui avait fait 1 131 morts. Il illustre la situation des travailleurs, en particulier ceux du textile.

Quatre mois après l'effondrement de l'immeuble où se trouvait leur usine, beaucoup de familles qui ont eu des morts dans leurs rangs n'ont touché aucune indemnisation. Même chose pour de nombreux blessés, qui ne peuvent du coup payer leur traitement médical faute d'indemnités ou d'assurance. Et de toute façon les propriétaires de l'entreprise sont incapables d'identifier les employés présents le jour de l'effondrement.

Les salariés survivants se retrouvent pour la plupart au chômage, sans indemnité de licenciement, et même pour certains avec des salaires non payés.

Le secteur du textile au Bangladesh emploie près de la moitié des ouvriers (souvent des ouvrières) du pays et représente 80 % des exportations. Il se caractérise par une exploitation féroce et des salaires très bas. Les travailleurs font en moyenne 240 heures de travail par mois payées 30 à 80 euros. Les syndicats y sont interdits, la moindre contestation est suivie de licenciement. La moitié des députés du pays possèdent directement ou indirectement des usines textiles ! Dans cette situation, les travailleurs ont à plusieurs reprises mené des grèves dans des conditions extrêmement difficiles.

On peut lire dans ce rapport : « Pour que nous soyons compétitifs, il faut que les employés n'aient aucun droit, qu'on puisse les licencier sans problème. C'est la flexibilité qui nous permet d'être compétitifs. » Mais derrière ces patrons sans scrupules, on trouve les multinationales des pays riches, qui achètent au plus bas prix des produits qu'elles revendent bien plus cher. Ce sont elles qui empochent la plus grande partie du fruit du travail des ouvriers bangladais, en faisant pression à la baisse sur les salaires et sur les conditions de travail. Leurs super-profits ont vraiment le goût et l'odeur de la mort.

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