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Leur société
Un toit, c'est un droit... qui se rétrécit au fil du temps
Une centaine de personnes soutenues par Droit au logement (DAL) ont occupé pendant quatre nuits la place de la République à Paris. Elles ont levé le campement lundi 19 août à 18 h après avoir été reçues à Matignon. Cette nouvelle action succède à une précédente occupation fin juillet. Par ces actions répétées, l'association Droit au logement compte rappeler au gouvernement ses promesses, entre autres celle de réaliser annuellement 150 000 logements sociaux. Or le compte n'y est pas puisque le gouvernement constate qu'il ne sera construit que 101 000 logements sociaux, chiffre en diminution par rapport à celui de 2012.
Pourtant, cette promesse ne permettait pas, loin s'en faut, de résoudre la crise du logement. La Fondation Abbé-Pierre a recensé 655 142 personnes privées de domicile personnel et plus de 3,6 millions de personnes mal logées. Au rythme choisi par le gouvernement, il faudrait plus de vingt-cinq ans pour résorber cette crise.
Le gouvernement devrait, s'il voulait sérieusement s'attaquer au problème, prendre en charge lui-même la construction de ces logements en mettant en place un service public du logement social qui embaucherait directement, de l'architecte au maçon, les milliers de travailleurs nécessaires. Mais il choisit de se défausser en déléguant cette tâche aux communes et en finançant les patrons du BTP par des allégements de cotisations.
Cécile Duflot avait bien agité un temps le chiffon rouge des réquisitions : on allait voir ce qu'on allait voir ! Quelques mois après, le DAL constate encore que rien n'a été fait en ce domaine et que la loi, qui permettrait de reloger des familles entières, n'est pas appliquée. Le DAL a pris en photo les enfants des familles sans domicile fixe pour les présenter au Premier ministre. Ce dernier avait reçu cet été à Matignon des enfants qui ne partaient pas en vacances. Sur les images télé, le DAL veut montrer à Ayrault qu'il y a des enfants qui, non seulement ne partent pas en vacances, mais qui sont obligés de camper à l'année dans la rue. Une situation scandaleuse qui n'émeut guère le gouvernement.