Le gouvernement a été le premier surpris par l'annonce faite par l'Insee, la semaine dernière, d'une croissance de l'économie de 0,5 % au deuxième trimestre 2013. Moscovici, le ministre des Finances, avait prédit une croissance nulle, voire négative. Cela n'a pas empêché Hollande et ses ministres de s'attribuer les mérites de ce résultat.

« Ces chiffres nous confortent dans notre stratégie », a déclaré Ayrault, tandis qu'en bombant le torse, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a annoncé que « des jours meilleurs sont aujourd'hui devant nous ». Quant à Hollande, il se sent conforté, lui qui avait déclaré, le 14 juillet, « la reprise est là ».

Alors, croissance, pas croissance ? Les experts sont divisés. Certains parlent d'« un regain d'optimisme que l'on voyait poindre chez les ménages », d'autres, plus terre à terre, expliquent le rebond de 0,5 % par une consommation plus forte d'énergie pour le chauffage, à cause du froid de l'hiver et du printemps. Donc, pas de quoi pavoiser.

Quant aux travailleurs, ils constatent la dégradation de leur situation. Dans la même période, les licenciements et les fermetures d'entreprises n'ont pas cessé, l'emploi a officiellement reculé de 27 800 postes, les prix augmentent toujours, les salaires et les pensions stagnent. Tout cela n'est pas de la prévision, c'est la réalité. Alors, aucune raison de partager l'optimisme du gouvernement, incapable de prendre la moindre mesure contre les vrais responsables de la situation de l'emploi, les patrons et banquiers. Les ministres ont beau déclarer que « leur action porte ses fruits », ce que tous ces gens-là préparent, ce sont de nouveaux coups contre les travailleurs. Et les travailleurs doivent se préparer à y répondre.