La petite musique de Valls dans la fanfare gouvernementale23/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2351.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La petite musique de Valls dans la fanfare gouvernementale

La presse s'est largement fait l'écho des critiques de Manuel Valls contre le projet de réforme de la procédure pénale défendu par la garde des Sceaux, Christine Taubira.

Le projet envisage entre autres de supprimer les peines planchers qui prévoient des peines minimales et incompressibles pour les récidivistes. Les peines planchers mises en place sous Sarkozy en 2007, Hollande avait promis de les supprimer. Leur efficacité est on ne peut plus contestable. Selon le ministère de la Justice, elles sont responsables de « 4 000 années d'emprisonnement supplémentaires par an », alors que les prisons sont surpeuplées et que « le taux de récidive de 56 % reste inchangé depuis 2007 ».

Les désaccords entre les ministres ne devaient pas être mis sur la place publique, Valls s'étant contenté d'envoyer un message confidentiel au président de la République. Mais comme par hasard, cette note a été publiée par le quotidien Le Monde. Cela a été une nouvelle occasion pour Valls de montrer qu'il est un ministre à poigne. « Moi, je suis pour une exécution ferme des peines de prison, même les plus courtes », la formule a fait le tour des médias et c'est bien ce qu'il voulait.

Depuis des mois,Valls se met en scène, destinant sa petite musique aux électeurs de droite et d'extrême droite. Mais le ministre de l'Intérieur ne gêne en rien le gouvernement ni la majorité parlementaire. A-t-on entendu des voix s'élever parmi les ministres ou parmi les parlementaires socialistes contre les expulsions de sans-papiers, aussi nombreuses que sous Sarkozy ? A-t-on entendu son camp politique condamner ses déclarations contre les Roms ? En fait, le gouvernement et Hollande avec lui s'inclinent ou s'accommodent de ces prises de position et de ces choix dits sécuritaires.

Cette comédie médiatique illustre le fait qu'au gouvernement certains jouent de la flûte, d'autres du tambour martial, sur une même partition... bien à droite.

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