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Leur société
Natation : Le revers des médailles
Un habitant sur cinq ne sait pas nager. Mais apprendre à nager, ou tout simplement se détendre dans une piscine, relève de la gageure.
Il y a moins de trois mille piscines municipales, celles dont les tarifs sont accessibles à la population, très inégalement réparties sur le territoire. Certaines régions, telles la Corse ou les DOM-TOM, n'en possèdent aucune, et les banlieues ou les régions populaires à forte croissance démographique sont aussi les moins bien loties. Une ville comme La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, n'en a pas, les habitants devant se reporter sur la seule piscine publique de Saint-Denis, ville elle aussi très peuplée. À Lyon, à la mi-juillet, les piscines, prises d'assaut à cause de la chaleur, ont été obligées de refuser du monde, et l'une d'entre elles a même été fermée une journée, la sécurité n'étant plus respectée.
La plupart des groupes scolaires ne possédant pas de bassin de natation, les piscines publiques sont réservées aux élèves les trois quarts de l'année, puisque l'enseignement de la natation est en principe obligatoire. Le public, lui, a toujours la possibilité d'y aller le matin entre 7 heures et 8 h 30... horaires qui n'encouragent guère les vocations sportives. Quant aux plages horaires réservées aux scolaires, elles font à chaque rentrée l'objet d'âpres négociations entre les professeurs d'EPS des établissements qui se partagent la même piscine. Si l'on retire le temps de trajet aux deux heures accordées à chaque classe, il reste au maximum une heure réellement passée dans le bassin chaque semaine, et cela seulement une partie de l'année scolaire.
Signalons que, face à la pénurie des piscines publiques, la France compte environ 1,5 million de piscines privées, dont un quart dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Certains savent donc nager et même surnager !