C'est le capital qui coûte trop cher, pas le travail08/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2349.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

C'est le capital qui coûte trop cher, pas le travail

Le patronat et le gouvernement, relayés par les médias, expliquent sur tous les tons que la cause de tous les maux serait le coût du travail. Comme en France il serait particulièrement élevé, la compétitivité de l'économie française en serait gravement diminuée. C'est sous prétexte d'aider cette compétitivité que 20 milliards d'euros ont été destinés aux patrons, sous la forme d'un crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et que les droits des travailleurs sont revus à la baisse dans le cadre de l'ANI, transformé en loi.

Mais répéter un mensonge sur tous les tons n'en fait pas une vérité. C'est ce que montre une étude réalisée en mai 2013 par cinq économistes pour l'Institut de recherches économiques et sociales (IRES) qui ont cherché à savoir ce qui coûtait le plus, du travail ou du capital. Ils ont évalué que le coût du capital, c'est-à-dire le montant des revenus prélevés sur les entreprises (intérêts versés aux banques et dividendes octroyés aux actionnaires), devient de plus en plus lourd. S'il représentait avant 1981 en moyenne 34,4 % des profits, pour la période 1987-2011 il a explosé à... 91,9 %. Et dans les trente dernières années, si le salaire moyen a doublé, les dividendes des actionnaires ont, eux, été multipliés par treize.

Alors, si les patrons et les médias parlent du soi-disant coût du travail, c'est pour mieux cacher que le vrai problème est le coût du capital. C'est pour maintenir les dividendes des actionnaires que les trusts font payer la crise aux travailleurs, en s'attaquant aux salaires, aux emplois et aux retraites. Mais il y a donc tout à fait de quoi prendre sur les profits pour assurer aux travailleurs des emplois, des salaires et une retraite qui leur permettent de vivre.

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