Le Medef vient de faire connaître ses 24 propositions pour « réformer » le système des retraites. Dans ce document, il préconise le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite à 63 ans et une durée de cotisation de 43 ans à l'horizon 2020, voire de 44 ans si le gouvernement ne modifie pas l'âge de départ.

Le Medef propose aussi de mettre les retraités à contribution en limitant pendant trois ans la progression des retraites à un taux inférieur à l'inflation. Mais le Medef est « pragmatique » : dans ce document, il précise que les diverses autres façons envisagées de faire payer les retraités lui conviennent tout aussi bien, que ce soit l'alignement du taux de CSG des retraités sur celui des actifs ou la remise en cause de l'abattement de 10 % appliqué dans le calcul de l'impôt sur le revenu.

Commentant ce document dans une interview publiée le même jour dans les Échos, le vice-président du Medef, Jean-François Pilliard chargé de son « pôle social », s'est déclaré opposé à une augmentation des cotisations sociales. Tout au plus pourrait-il « envisager une hausse limitée de 0,1 point pour les retraites » mais alors il faudrait « que l'ensemble des cotisations pour la branche famille de la Sécurité sociale, soit 5,4 points, soit simultanément transféré des entreprises vers la solidarité nationale via une hausse de CSG ou de TVA ».

Et quand le journaliste lui fait remarquer que « ce n'est pas très équilibré », la réponse du représentant du patronat a le mérite d'être claire : « Le Medef ne se place pas dans une négociation donnant-donnant, où chacun devrait faire des efforts de la même ampleur. »

Ce représentant a ainsi exprimé parfaitement l'état d'esprit général du patronat : il considère qu'il n'a rien à payer et que ce sont les travailleurs et les retraités qui doivent faire des sacrifices pour gonfler ses profits et il sait que le gouvernement se conformera à ses recommandations.