Renault-Sovab - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : L'accord de compétitivité ne passe pas01/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2348.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Sovab - Batilly (Meurthe-et-Moselle) : L'accord de compétitivité ne passe pas

Jusqu'aux congés de fin juillet, des débrayages journaliers pour refuser les nouveaux horaires de travail ont eu lieu à l'usine Renault-Sovab de Batilly qui emploie plus de 2 500 travailleurs.

Le 1er juillet, s'appuyant sur l'accord national Renault, la direction a en effet changé les horaires ce qui se traduit essentiellement par douze minutes de production gratuite par équipe, l'équivalent de dix-sept véhicules Master.

L'ensemble des syndicats du site étaient contre l'accord Renault et contre les nouveaux horaires. La direction a reculé sur quelques modifications qui avaient suscité un tollé - comme la transformation d'une pause de dix minutes en deux pauses de cinq minutes. Mais l'essentiel était maintenu.

Du coup, les syndicats avaient appelé à une demi-heure minimum de débrayage quotidien. Tout juillet, ils ont été suivis par 200 à 300 travailleurs qui ont saisi cette occasion pour manifester chaque jour leur mécontentement. Il n'était pas rare que le débrayage dure bien plus longtemps qu'une demi-heure, surtout le vendredi. Même le matin où la prise d'équipe a été avancée de 5 h 25 à 5 h 20, bon nombre de travailleurs attendaient 5 h 25 pour rejoindre leur poste de travail.

Tout cela a pas mal désorganisé la production et a abouti à la perte d'une centaine de véhicules par jour, soit plus de 2 000 sur le mois, l'usine produisant plus de 400 Master par jour. La direction a tenté de faire pression sur l'ensemble du personnel en expliquant que Renault oriente les clients sur l'achat du Trafic, produit en Espagne, plutôt que sur le Master, produit exclusivement à Batilly. Mais cela n'a rien empêché, une bonne partie des travailleurs en ayant assez de travailler toujours plus, toujours plus vite pour des salaires bloqués.

La Fédération de la métallurgie CGT, avec l'appui de tous les syndicats de l'usine, ont déposé un référé contre l'application de l'accord national Renault devant le tribunal de grande instance de Nanterre. Il vient d'être rejeté sur la forme, les juges ne se prononçant pas sur le fond.

En tout cas, les travailleurs n'ont pas envie de travailler gratuitement pour Renault. Un groupe qui a fait 1,7 milliard de bénéfices net en 2012 et qui vient d'annoncer une marge de 583 millions au premier semestre.

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