Immigrés retraités : Touraine se souviendrait-elle des Chibanis ?01/08/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/08/une2348.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immigrés retraités : Touraine se souviendrait-elle des Chibanis ?

Début juillet, l'Assemblée nationale s'est penchée sur la situation des 350 000 travailleurs retraités de plus de 65 ans, étrangers ou devenus français, résidant durablement en France. La moitié sont souvent des veuves de ces travailleurs.

Ce sont pour 70 % des Maghrébins des anciennes colonies, recrutés par le patronat il y a 30 et 40 ans pour venir travailler, sans leur famille, dans l'industrie automobile et surtout le bâtiment. 50 000 de ces vieux travailleurs, les Chibanis, ce qui signifie anciens en arabe, résident toujours dans les chambres de 7 à 10 m² des foyers pour travailleurs célibataires où l'État les a logés à leur arrivée.

L'Assemblée nationale a débattu pour savoir s'il fallait assouplir les pénalisations frappant ceux qui prennent leur retraite dans leur pays d'origine. Ces retraités ayant souvent des pensions misérables ont droit, comme tous les retraités, à des prestations et services sociaux (aide au logement, allocation de solidarité personnes âgées, assurance maladie). Mais ils perdent définitivement ces prestations s'ils quittent la France ou s'ils s'en absentent plus de six mois par an.

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a annoncé la mise en place d'une prestation spécifique, « une aide à la réinsertion sociale et familiale », à l'intention des immigrés retraités voulant retourner dans leur pays d'origine. Le montant de cette aide équivaut aux prestations qu'ils touchent actuellement, mais sans condition de résidence en France. Cela est la moindre des choses envers ces travailleurs qui ont largement participé à l'équipement et à l'industrialisation du pays.

Il faut cependant rester méfiant, surtout lorsque l'on sait qu'en mars 2007, une même loi avait déjà été votée à l'unanimité des deux assemblées dans le cadre de la loi Dalo sur le logement opposable. Mais que les décrets n'ont, eux, jamais été publiés ni appliqués.

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