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- Lutte ouvrière n°2348
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Leur société
Entretien Lepaon - Gattaz : Un syndicalisme de bon ton
L'hebdomadaire Marianne a organisé un débat entre le nouveau secrétaire national de la CGT, Thierry Lepaon, et le successeur de Laurence Parisot à la tête du Medef, Pierre Gattaz.
Dans cet échange, beaucoup de formules floues. Thierry Lepaon déclare vouloir remettre « la valeur travail au coeur de notre société » ; Pierre Gattaz dénonce « la financiarisation à outrance » et entend incarner « un capitalisme qui veut recréer de l'emploi en France dans la durée, réhabiliter le travail et l'outil de travail ». Mais Gattaz a des demandes précises à formuler au gouvernement comme cet allègement de charges et d'impôts d'un montant de 100 milliards pour les entreprises en cinq ans, pris en particulier sur la Sécurité sociale et les retraites. Il demande aussi un code du travail « simplifié », c'est-à-dire avec encore moins d'obligations pour les employeurs.
Lepaon, lui, au nom de la CGT, est bien moins précis et surtout moins exigeant. Il voudrait que les aides publiques versées aux entreprises soient mieux contrôlées, que les bas salaires en Europe soient harmonisés et que la sous-traitance soit limitée. Il réclame au patronat, suprême audace, de mieux communiquer. « Lorsque (...) des patrons (...) font l'effort de communiquer avec leurs salariés » dit-il « cette transparence leur permet de mieux traverser les difficultés comprises par tous. » Et Gattaz d'applaudir : « Moi, je suis apolitique. (...) Il nous faut des partenaires sociaux dégagés des dogmes. »
Pour le remplaçant de Thibault, les problèmes se réduiraient-ils à une absence de dialogue ? Que Lepaon se détrompe, les patrons savent parler à leurs salariés, clair et net. Ce qui manque, ce n'est pas que les patrons communiquent suffisamment. C'est que, du côté des salariés, et surtout de leurs syndicats, il y ait des réponses adaptées à la hauteur des attaques subies.