Usine Elba (groupe Hamelin) – La Monnerie (Puy-de-Dôme) : Grève contre les licenciements25/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2347.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Usine Elba (groupe Hamelin) – La Monnerie (Puy-de-Dôme) : Grève contre les licenciements

L'usine Elba de La Monnerie fait partie du groupe Hamelin (papeterie de luxe) qui vient d'annoncer une vague de licenciements.

La loi sur la sécurisation de l'emploi est une véritable aubaine pour les patrons qui se dépêchent de l'utiliser.

Cette loi si mal nommée, qui découle de l'ANI (Accord national interprofessionnel), patronnée par le gouvernement Hollande-Ayrault et signée le 11 janvier entre les organisations patronales et trois fédérations syndicales (CFDT, CFTC et CGC) est entrée en vigueur le 1er juillet. L'encre était à peine sèche quand la direction du groupe familial Hamelin, qui fabrique du papier, des cahiers et des classeurs, sous les marques Oxford ou Canson, a décidé de fermer cinq sites, dont trois en France (La Monnerie Le Montel, dans le Puy-de-Dôme, Troyes et Villeurbanne), sans compter d'autres licenciements autour de Caen où est basée l'entreprise.

La direction justifie ses mesures par une prétendue crise du papier et du carton. Mais si crise il y a, pourquoi les travailleurs devraient-ils en faire les frais et payer de leur emploi les variations des ventes du groupe ? Hamelin emploie environ 3 000 travailleurs dans 21 pays et réalise autour de 700 millions d'euros de chiffre d'affaires. Ces dernières années ses bénéfices lui ont permis de racheter plusieurs concurrents de poids.

À l'usine Elba de La Monnerie, les salariés ont été complètement pris par surprise : « On a travaillé comme des fous pour préparer la rentrée scolaire, dit un travailleur. Il y avait cinquante intérimaires depuis février. (...) Le directeur du site nous répétait que nous étions les meilleurs depuis que nous nous sommes recentrés sur la production de classeurs à anneaux, que le groupe allait investir. » La famille Hamelin en a décidé autrement. Avec l'ANI, le comité d'entreprise n'a que deux mois pour négocier le plan social, à partir de la première réunion qui a lieu... à la veille des trois semaines de vacances.

Les travailleurs d'Elba sont en grève depuis mardi 16 juillet, profondément dégoûtés par ces patrons qui utilisent contre eux toutes les ficelles légales que le gouvernement a tressées et que le patronat peut maintenant utiliser à loisir.

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