Réforme bancaire : Les banquiers pourront continuer à spéculer25/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2347.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme bancaire : Les banquiers pourront continuer à spéculer

Jeudi 18 juillet, l'Assemblée nationale a adopté la réforme bancaire du gouvernement. Cette loi, dite de « séparation des activités utiles au financement de l'économie et des activités spéculatives », est présentée comme étant l'accomplissement de la promesse de Hollande de maîtriser la finance.

Hollande, candidat à l'élection présidentielle, avait en effet annoncé que son adversaire était le monde de la finance et qu'il fallait l'affronter sans faiblesse. Et d'ajouter qu'il allait interdire les produits financiers toxiques et empêcher les banques d'utiliser l'argent des déposants pour spéculer.

Mais aujourd'hui que la loi est votée, il apparaît qu'elle n'impose quasiment rien aux banquiers, et elle ne les oblige même pas à séparer quoi que ce soit. Ils devront tout au plus isoler dans des filiales spécialisées une toute petite partie de leurs activités spéculatives. En dehors de ces filiales spécialisées, la loi interdit aux banques d'acheter et de vendre des produits financiers spéculatifs pour leur propre compte. Mais il ne leur sera pas difficile de prétendre que ces activités spéculatives sont réalisées pour leurs clients et que ce sont de toute façon des activités utiles au financement de l'économie. La loi exige que les banques adoptent une « gestion prudente des risques », mais qui va le vérifier ?

Interrogé par la commission des Finances de l'Assemblée, le PDG de la Société générale, Frédéric Oudéa, expliquait que moins de 1 % des revenus de sa banque sont concernés pas la réforme. Autant dire que l'essentiel de la spéculation va y échapper. Et pour Karine Berger, la députée PS rapporteure du projet de loi, les banquiers « ne sont pas réellement gênés par ce projet de loi ».

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