- Accueil
- Lutte ouvrière n°2347
- Professionnels du cinéma : Derrière l'écran, l'exploitation !
Leur société
Professionnels du cinéma : Derrière l'écran, l'exploitation !
Le 1er juillet, un accord signé en janvier 2012 par les syndicats des travailleurs de la production cinématographique et les quatre plus grandes sociétés du secteur, Gaumont, Pathé, UGC et MK2, aurait dû devenir la convention collective de toute la profession. Il aura suffi que les petits et moyens producteurs crient à l'assassinat du cinéma indépendant pour que le gouvernement repousse cette échéance au 1er octobre, tout en prévoyant une dérogation pour les films de moins de 2,5 millions d'euros.
En réalité, l'ensemble de la production cinématographique en France est directement ou indirectement soumise au monopole de quelques sociétés qui sous-traitent une partie de leurs films et contrôlent la distribution dans les cinémas. La fréquentation étant en hausse, les bénéfices le sont aussi. Gaumont a enregistré plus de 30 millions en 2011, distribués à des actionnaires comme Nicolas Seydoux, héritier de la famille Schlumberger, Vincent Bolloré, septième fortune de France, ou encore le groupe Dassault. De tels profits viennent de la pression que ces sociétés exercent sur les coûts des films qu'ils produisent ou de ceux dont ils achètent les droits, et en premier lieu évidemment sur les salaires.
Car les salaires des grandes vedettes contrastent avec ceux de la plupart des autres travailleurs, des électriciens, costumiers ou régisseurs, qui gagnent en moyenne entre 1 400 et 2 000 euros par mois.
À ce jour, la seule référence en termes de rémunération est une grille datant de 1950 qui n'a jamais été étendue et qui n'oblige donc à rien. C'est ainsi qu'un technicien peut être payé jusqu'à moitié moins pour des journées pouvant durer 14 heures.
Ce ne sont certainement pas les salaires qui tuent le cinéma, mais la recherche du profit, qui transforme toute oeuvre d'art et toute la culture en marchandise.