Call Expert – Saint Christol-lès-Alès (Gard) : Les salariés luttent pour leurs emplois25/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2347.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Call Expert – Saint Christol-lès-Alès (Gard) : Les salariés luttent pour leurs emplois

Les salariés de Call Expert à Saint-Christol-lès-Alès ont maintenu leur présence dans l'entreprise 24 heures sur 24, du 5 juin au 8 juillet.

Call Expert est un centre d'appels qui vend ses prestations à d'autres entreprises. Il a été mis en redressement judiciaire en 2010 et les deux principaux contrats avec des clients doivent expirer en fin d'année sans que d'autres soient prévus. De ce fait, le patron ne rembourse plus ses dettes depuis huit mois. Il doit, entre autres, 31 821 euros à l'Urssaf du Gard, 21 487 euros pour les retraites, 6 737 euros pour le chômage et 40 672 euros aux impôts. Par contre il a empoché des aides publiques. Exemple : 130 000 euros du fonds Industrialisation du bassin alésien et 500 000 euros au titre des contrats de professionnalisation.

Le 4 juin dernier, devant l'inquiétude des travailleurs pour leurs emplois, la CGT a organisé une assemblée du personnel réunissant une cinquantaine de personnes sur un effectif de 105 salariés. Le lendemain matin, en arrivant à leur travail, ceux-ci ont eu la mauvaise surprise de constater que le patron avait fait bloquer tous les ordinateurs. C'est pour s'opposer à ces menaces que les salariés ont occupé le centre d'appel.

Lors du comité d'entreprise du 24 juin, le patron a annoncé la procédure de liquidation judiciaire de Call Expert Alès. À la fin de la réunion, les salariés qui attendaient dehors ont interpellé le patron pour lui demander des comptes. Pour toute réponse, la police est intervenue contre les salariés pour permettre à ce patron de s'éclipser.

Le 5 juillet, le tribunal de commerce de Nîmes a prononcé officiellement la liquidation judiciaire. Suite à cette décision, les salariés ont annoncé lundi 8 juillet qu'ils levaient l'occupation du site et engageaient de nouvelles procédures judiciaires, pour licenciements abusifs et pour obtenir par ailleurs la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Ils souhaitent entre autres que l'argent public qui a été touché par l'entreprise soit reversé dans le cadre du PSE.

Depuis 2001 qu'existe cette entreprise, le patron Bertrand Delamarre a fait l'acquisition de plusieurs sociétés, créé plusieurs centres d'appels en France : Saint-Christol, Roubaix, région parisienne, Abbeville, Corse, à La Réunion et en Algérie. Pour cela il avait de l'argent !

Ce patron parle beaucoup de ses dettes mais pas de ses profits accumulés au fil des ans, auxquels se sont ajoutées les subventions publiques. Il se garde bien de rendre publics les vrais comptes de sa société. Et pour cause, on verrait que Call Expert a largement de quoi garantir leurs emplois aux salariés de Saint-Christol.

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