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- Lutte ouvrière n°2347
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Leur société
Assurance-maladie : Des économies au détriment de la santé
Les dépenses de santé remboursées par la Sécurité sociale ne devront progresser que de 2,4 % l'an prochain. Le gouvernement envisage un nouveau programme pour « contenir le déficit » à l'automne : il s'agirait d'économiser encore 2,5 milliards d'euros. Comme depuis des années, les malades seront priés de ne pas trop dépenser, les hôpitaux de continuer à se restructurer, c'est-à-dire de diminuer les effectifs. Et tant pis si les classes populaires parviennent toujours plus difficilement à se soigner.
Parallèlement, on apprend à cette occasion que depuis trois ans les dépenses de santé sont toujours inférieures aux objectifs fixés par la loi. Ce que le gouvernement considère comme une bonne nouvelle fait dire à un conseiller gouvernemental, non sans une pointe de cynisme, que les économies demandées constituent donc un « effort qui est parfaitement à notre portée, il est donc logique de le mettre en oeuvre. » Gageons que ce conseiller n'est pas à un euro près pour acheter un médicament et qu'il aurait les moyens d'aller dans une clinique privée plutôt que d'attendre des semaines avant d'être opéré à l'hôpital public, faute de personnel.
Parmi les mesures d'économies préconisées par le gouvernement, outre la réduction des effectifs dans les hôpitaux, on trouve la baisse des tarifs de certains professionnels de santé. Le gouvernement parlait déjà en mai dernier de plafonner leurs tarifs. Mais quand il s'agit de s'attaquer ne serait-ce qu'un peu aux chirurgiens et autres spécialistes champions des dépassements d'honoraires, le gouvernement recule dès que les plus aisés et les plus réactionnaires de la profession médicale s'agitent.
Il y a 15 % à 20 % de la population qui ont tardé ou parfois renoncé à se soigner dans les deux dernières années. Alors que les revenus baissent et que les tarifs des mutuelles augmentent, les économies préconisées par le gouvernement n'aboutiront qu'à un résultat : rendre le recours aux soins encore plus difficile.