L'entreprise Rapido, l'un des principaux fabricants de camping-cars et de mobile-homes en France, emploie 700 salariés, dont 300 à l'usine de Mayenne. En fort développement au cours des années 2000, avec un chiffre d'affaires culminant à 250 millions d'euros, elle a engrangé suffisamment de bénéfices pour racheter plusieurs concurrents, français et allemand.

Actuellement, elle dégage un peu moins de profits, car les camping-cars se vendent un peu moins bien. À la fin du mois de mai, lors des NAO (négociations annuelles obligatoires sur les salaires), la direction est arrivée les mains vides : aucune augmentation prévue pour l'année en cours. Au cours des trois dernières années, la prime d'intéressement, que touchent chaque année les salariés, a été divisée par dix.

Les syndicats ont appelé à débrayer une heure par jour dès la semaine suivant l'annonce de la direction. Le débrayage a été suivi à 80 % par les ouvriers de la production pendant une semaine. Lors de la nouvelle réunion de négociation, la direction a cédé 1 % d'augmentation pour tous, ce qui est nouveau dans l'entreprise, car jusqu'à présent les augmentations étaient surtout données à titre individuel.

Aujourd'hui, il faut faire une grève pour obtenir une augmentation qui n'est même pas équivalente à l'inflation, dans une entreprise comptant parmi les plus florissantes de la Mayenne. Un exemple de plus de la rapacité du patronat.