Michelin – Clermont-Ferrand : Contre les suppressions d'emplois à Joué-lès-Tours04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Clermont-Ferrand : Contre les suppressions d'emplois à Joué-lès-Tours

Mercredi 26 juin, des centaines de travailleurs de Joué-lès-Tours sont venus à Clermont-Ferrand pour manifester contre la fermeture de leur usine et la suppression de 730 emplois, le jour de la réunion du comité central d'entreprise (CCE).

À l'initiative de la CGT, ils ont été rejoints par des délégations de plusieurs autres usines (Montceau-les-Mines, Cholet, Bourges, La Roche-sur-Yon, Le Puy, Roanne et bien sûr Clermont-Ferrand) où il y a eu des arrêts de travail.

Quand les bus de Joué-lès-Tours sont arrivés, ils ont été accueillis par des slogans : « Non à la fermeture de Joué-lès-Tours », « Non aux suppressions d'emplois ». La manifestation en direction du site des Carmes, siège social du groupe Michelin, où se tenait le CCE, a rassemblé environ un millier de travailleurs.

En arrivant place des Carmes, des manifestants en colère ont essayé d'entrer pour rejoindre la réunion. Cette tentative a été repoussée par des jets de grenades lacrymogènes. En effet, à l'intérieur, se trouvaient postés des vigiles, des CRS et même des pompiers de l'usine. Un rideau de fer en a fait les frais.

Au cours des prises de parole, des délégués des différentes usines ont dénoncé la politique de Michelin, qui fait des bénéfices considérables – 6 milliards d'euros déclarés pour ces trois dernières années – mais qui supprime des milliers d'emplois et ferme des usines. Non seulement celle de Tours, mais aussi l'usine d'Algérie et les deux usines de Colombie, dont les travailleurs ont appris la même semaine qu'ils étaient sacrifiés sur l'autel des profits.

Quant au gouvernement, il a cyniquement apporté son soutien à Michelin. Les ministres se sont réjouis des prétendus investissements promis par le patron, – et de souhaiter sans y croire eux-mêmes, que Michelin retrouve un emploi à chaque travailleur de Joué-lès-Tours.

Bien sûr ce gouvernement, servile envers le patronat, versera comme prévu 42 millions du crédit impôt compétitivité emploi à Michelin entre 2013 et 2014, en plus des dizaines de millions du crédit impôt recherche dont bénéficie chaque année la multinationale.

Au CCE, la direction a confirmé son projet de suppressions d'emplois, tout en promettant qu'il n'y aurait pas de licenciement et qu'elle ne laisserait tomber personne. Mais aucun travailleur ne peut croire à ces promesses. En particulier à Joué-lès-Tours, où beaucoup avaient dû déménager à la fermeture de l'usine de Poitiers en 2006. Chacun n'a pas oublié qu'il y avait eu 111 licenciements à Poitiers sur 600 salariés.

Les travailleurs du groupe Michelin sont tous concernés. Les investissements annoncés ne garantissent pas qu'il n'y aura pas de nouvelles restructurations.

Un délégué de l'usine du Puy-en-Velay, où Michelin a promis des investissements le jour même où il annonçait l'arrêt de la production à Joué-lès-Tours, a expliqué que ces sommes étaient déjà prévues et il a appelé les travailleurs à ne pas se laisser diviser.

Comme l'a exprimé un militant de Clermont-Ferrand : « Nous avons tous affaire au même patron. Nos intérêts, quelle que soit l'usine où nous travaillons, sont les mêmes : garder notre emploi et nos salaires pour faire vivre nos familles. (...) Ne comptons pas sur le gouvernement pour nous défendre. Il ne s'opposera pas à la politique de Michelin, il n'empêchera aucun licenciement. Camarades, ne comptons que sur nos propres forces, défendons-nous nous-mêmes ». Il a conclu : « C'est de notre peau qu'il s'agit. Il faut que la colère éclate, pour obliger Michelin à remettre en cause son projet et pour empêcher que nos camarades ne se retrouvent au chômage. Les milliards de bénéfices viennent de notre travail à tous, ils doivent servir à maintenir tous les emplois. »

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