Dette : De plan d'austérité en plan d'austérité l'économie s'effondre et la dette grossit04/07/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/07/une2344.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dette : De plan d'austérité en plan d'austérité l'économie s'effondre et la dette grossit

À la fin du premier trimestre 2013, la dette publique de la France a atteint 1 870,3 milliards, soit une augmentation de 36,5 milliards d'euros par rapport au quatrième trimestre 2012, c'est-à-dire en trois mois. Elle dépasse désormais les 90 % du PIB, c'est-à-dire l'équivalent de presque la totalité des richesses produites dans l'année. En fait, la dette de l'État continue à croître, année après année : de 1 595 milliards d'euros en 2010, elle est passée à 1 717 milliards d'euros, pour atteindre 1 834 milliards d'euros en 2012.

Si l'État doit emprunter, c'est parce que son budget est en déficit, c'est-à-dire que le montant de ses dépenses dépasse celui de ses recettes. Sous prétexte de réduire ce déficit, et donc la dette publique, le gouvernement de Sarkozy, d'abord, puis celui de Hollande ont multiplié les plans d'austérité prenant, essentiellement, la population laborieuse pour cible : augmentation pour tous de l'impôt sur le revenu, augmentation de taxes, nouvelle taxe sur les retraités, réductions de postes et blocage des salaires des fonctionnaires, restrictions sur les budgets des services publics utiles à la population...

Dans le rapport sur « la situation et les perspectives des finances publiques » qu'elle vient de publier, la Cour des comptes, arguant d'un déficit et donc d'une dette publics encore trop importants, demande aujourd'hui au gouvernement d'en rajouter dans l'austérité et l'invite à réduire les dépenses de l'État de 13 milliards en 2014 et de 15 milliards en 2015. C'est deux fois plus que ce qui a été économisé en 2012. Le gouvernement s'apprête à le faire.

C'est injuste, et c'est aberrant. Car toutes ces mesures d'austérité, en appauvrissant la masse de la population, en la contraignant à rogner sur ses dépenses, ne pouvaient et ne peuvent qu'aggraver encore la crise de l'économie, la plonger dans la récession et, par contrecoup, aggraver les difficultés du budget de l'État. C'est la politique qui a conduit à la catastrophe sociale la Grèce d'abord, puis l'Espagne, le Portugal...

Ce ne sont pas les travailleurs, les retraités ou les chômeurs qui sont responsables du déficit de l'État, et il n'y a aucune raison qu'ils soient rançonnés pour le combler. Les responsables du déficit, ce sont les gouvernements qui continuent de vider les caisses de l'État pour arroser les grandes entreprises et les banques de subventions et d'exonérations, et ce sont les banquiers eux-mêmes, pour qui le financement du déficit des États est l'une des principales sources de profits. En 2012, le budget de l'État a dû verser en intérêts à ses banquiers créanciers plus de 52 milliards d'euros : c'est plus de la moitié du montant du déficit du budget de l'État. La dette nourrit le déficit, la dette... et les banquiers.

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