Surpopulation des prisons : Une situation explosive19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Surpopulation des prisons : Une situation explosive

Mardi 18 juin, les surveillants de prison ont exprimé leur colère devant la dégradation de leurs conditions de travail due au manque de moyens, ceci étant amplifié par la surpopulation carcérale. Partout en France ont eu lieu des blocages et des rassemblements devant les établissements pénitentiaires, empêchant par exemple le passage de livraisons de marchandises ainsi que des extractions de détenus convoqués au tribunal, ou retardant les parloirs lorsqu'ils étaient maintenus.

Jamais la surpopulation carcérale n'avait atteint un tel niveau, avec 67 839 détenus pour 57 235 places, ce qui conduit à faire des prisons des lieux ingérables. Du fait du manque de place, les détenus sont bien souvent entassés à trois dans une cellule de 9 m² ; faute de personnel en nombre suffisant, les actes de la vie quotidienne (douches, promenades, parloirs...) deviennent difficiles à assurer correctement. La promiscuité et les mauvaises conditions de vie des détenus et la déshumanisation qui en résulte créent un climat de violence grandissante dont les gardiens sont les premières victimes.

Face à cette situation explosive, le personnel pénitentiaire demande l'embauche immédiate de 1 300 personnes, ce qui permettrait déjà de faire baisser la pression. Et plus que la construction de nouveaux centres de détention, le développement de peines alternatives, tel le port du bracelet électronique pour les petits délinquants qui ne présentent pas de danger pour la société, pourrait déjà permettre de désengorger les prisons.

Le surpeuplement carcéral, qui ne date pas d'aujourd'hui, s'est accéléré avec la politique du tout sécuritaire menée sous le précédent gouvernement, notamment avec l'instauration des peines plancher qui a augmenté pour les détenus le temps passé en prison. Mais rien n'a été fait depuis un an pour tenter d'y mettre fin.

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