Spanghero – Castelnaudary (Aude) : Patrons filous19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Spanghero – Castelnaudary (Aude) : Patrons filous

L'entreprise Spanghero, à Castelnaudary, celle dont la direction vendait de la viande de cheval pour du boeuf, est en voie d'être liquidée par ceux qui en sont propriétaires, le groupe coopératif basque Lur Berri (4 500 salariés avec les filiales, 5 000 agriculteurs adhérents). Si, par décision du tribunal, l'entreprise reste ouverte jusqu'au 19 juillet, un plan social est d'ores et déjà en préparation, un plan dont les conditions annoncées révoltent les 240 travailleurs de Spanghero.

Lur Berri ne proposerait aux licenciés que 2 000 euros pour solde de tout compte en plus des maigres indemnités légales. Lur Berri entend ainsi se débarrasser à moindre frais d'une filiale qui a rapporté, mais qui est devenue aujourd'hui un poids économiquement mort et une mauvaise publicité. La faute à qui ? À la direction de Spanghero qui est responsable de la filouterie, mais également à Lur Berri, au moins responsable de ne pas avoir contrôlé sa filiale. Alors, pourquoi les seuls à payer devrait-il être les travailleurs ? Pourquoi devraient-ils perdre leur travail, avec des indemnités qu'ils jugent indignes et méprisantes ?

Depuis plusieurs semaines, les travailleurs de Spanghero se mobilisent pour faire payer Lur Berri. Ils revendiquent au moins 1 000 euros par année d'ancienneté au-delà des indemnités légales. Lur Berri affirme qu'il ne peut pas faire mieux, alors que son chiffre d'affaires l'an dernier dépassait le milliard d'euros : largement de quoi payer des indemnités supérieures, et même maintenir les salaires. Pour faire pression, les travailleurs ont organisé à une quarantaine une descente de Castelnaudary à Saint-Geours-de-Maremne dans les Landes, où Lur Berri exploite sa dernière acquisition, l'entreprise de foie gras Labeyrie. Ils ont aussi manifesté devant le siège de Luc Berri au Pays basque, bloqué une des succursales de Labeyrie à Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne. Et le 13 juin près d'une centaine d'entre eux ont manifesté à Carcassonne pour exiger que Lur Berri paye.

Le scandale dans cette affaire n'est pas simplement dans l'assiette, où les capitalistes nous font avaler n'importe quoi, mais aussi dans leur attitude envers les travailleurs, à qui ils font payer les conséquences de leur système.

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