Réforme de l'aide aux entreprises : Le patronat n'a rien à craindre19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme de l'aide aux entreprises : Le patronat n'a rien à craindre

En février dernier, le gouvernement a chargé un député socialiste, Jean-Jack Queyranne, de faire le point sur les dispositifs d'aides publiques aux entreprises, avec la mission d'y dégager deux milliards d'euros d'économies sur la période 2014-2015. Dans le rapport remis mardi 18 juin à Montebourg, le député propose de supprimer environ 170 dispositifs – soit environ le quart de ceux qui existent – ce qui se traduirait par près de trois milliards d'économies pour le budget de l'État sur deux ans.

Avec trois milliards d'euros comme avec deux milliards, on est loin du compte : une goutte d'eau d'économies dans un océan de subventions. « Le champ des aides étudiées a été ramené à 46,5 milliards d'euros » explique le journal Les Échos. Certains dispositifs d'aide au patronat – en fait les plus coûteux pour les contribuables – ont en effet été exclus de cette recherche d'économie, comme les dispositifs d'exonérations de cotisations sociales (près de 30 milliards d'euros par an) ou le récent crédit d'impôt compétitivité (un cadeau de 20 milliards d'euros par an). Le journal Le Monde, dans un article sur le rapport Queyranne, évalue à 100 milliards d'euros le montant global annuel des aides aux entreprises. C'est sans doute loin de la réalité, mais c'est de toute façon bien plus que le déficit annuel du budget de l'État : environ 66 milliards d'euros.

Ces milliards de subventions, d'avantages fiscaux, d'exonérations, c'est essentiellement aux grandes entreprises, à leurs patrons et à leurs actionnaires qu'ils bénéficient. Mais eux ne sont pas visés. En revanche, le rapport propose de revoir les taux réduits des taxes sur l'essence dont bénéficient les chauffeurs de taxi ou les agriculteurs, par exemple, le régime fiscal avantageux qui profite aux petits épargnants détenteurs du livret de développement durable ou encore les aides en faveur des buralistes... C'est ce qui s'appelle tourner autour du pot, et se tromper volontairement de cible. Pour combler le trou dans les caisses de l'État, c'est à ceux qui le creusent qu'il faut s'en prendre.

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