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Leur société
Montebourg et LVMH : Les flatteries d'un valet à son maître
Devant Antoine Arnault, fils de Bernard, le fondateur et PDG de LVMH, le ministre s'est lancé dans un discours élogieux : « La France a besoin de vous, surtout dans cette période où les Français n'osent pas suffisamment croire en eux », a osé dire ce ministre d'un gouvernement prétendument socialiste. Il a même ajouté : « Félicitations au groupe LVMH, continuez à aller encore plus vite, encore plus loin, nous ne nous en porterons que mieux ! »
L'obséquiosité de Montebourg envers LVMH est le pendant de la politique que le PS a toujours eue à l'égard des capitalistes français, et notamment à l'égard de ce groupe. Et ce, bien que Bernard Arnault ne cache pas ses amitiés politiques à droite. Il a été témoin de mariage de Sarkozy en 1996 et a fêté avec lui au Fouquet's sa victoire à la présidentielle de 2007, ce qui ne l'a pas empêché d'entretenir de cordiales relations avec un PS auquel il doit d'ailleurs son ascension fulgurante à partir des années 1980.
En effet en 1984, alors entrepreneur dans l'immobilier, Arnault propose à l'État de racheter pour un franc symbolique le groupe Boussac, ancien empire du textile en déliquescence, dans lequel le gouvernement Mauroy a investi un milliard de francs afin de le sauver de la faillite. Le gouvernement accepte de brader Boussac, qui possède entre autres les marques Bon Marché, Conforama, et surtout Christian Dior. Bernard Arnault dépèce alors le groupe. Il revend les parties moins rentables, mais conserve Christian Dior, ce qui lui permet de se lancer dans l'industrie du luxe.
Aujourd'hui, Bernard Arnault est la première fortune de France, avec un patrimoine estimé à 29 milliards d'euros. Et c'est devant cette fortune, symbole des inégalités criantes entre riches et pauvres, du gaspillage et de l'absurdité d'une économie qui fabrique des produits de luxe pour une minorité, mais est incapable de donner du travail à tout le monde, que le « socialiste » Montebourg se pâme.