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Leur société
Medef : Les conseils de Gattaz au gouvernement
Pierre Gattaz, le fils d'un ancien président du CNPF (l'ancêtre du Medef) de 1981 à 1986, doit prendre les rênes du syndicat patronal le 3 juillet prochain. Avant même sa prise de fonction, il a annoncé la couleur et énuméré tous les cadeaux qu'il demande au gouvernement.
Pour les retraites, la seule chose à laquelle il ne faut pas toucher, selon Gattaz, ce sont les cotisations des entreprises. Pour le reste – désindexation des pensions, passage de 41 à 43 annuités, augmentation de l'âge légal du départ, c'est comme si c'était fait puisqu'il s'agit selon lui d'un problème « mathématique, pas politique ». Une vision « politique » du problème des retraites amènerait les travailleurs à s'en prendre à la racine du mal, c'est-à-dire au droit pour les patrons de licencier comme ils l'entendent, ce qui – entre autres calamités – met à mal les caisses de retraite. Voilà ce que ne veut pas Gattaz.
Pour lui, les retraités, les chômeurs doivent rester des victimes ; ce qui lui importe, c'est que le gouvernement fasse de nouveaux cadeaux au patronat. Celui de 20 milliards d'euros, déjà accordé par Hollande au nom de la « compétitivité », trouve tout juste grâce à ses yeux. Il le juge « nécessaire mais pas suffisant » et demande une rallonge de... 50 milliards dont la moitié seraient financés par une augmentation graduelle de trois points sur la TVA. Les 25 autres milliards « pourraient être gagnés sur la protection sociale en général », et la santé en particulier. « Il y a beaucoup d'économies à faire », ajoute-t-il. En parlant d'économies à réaliser, il ne songe évidemment pas aux actionnaires qui vont recevoir cette année un peu plus de 33 milliards d'euros, deux milliards de plus que l'an dernier, pour les seules entreprises non financières du CAC 40.
Les actionnaires, et les riches en général, sont déjà choyés par l'État. Pour Gattaz, c'est insuffisant : « Il faut supprimer tous les impôts qui sont surtout des symboles politiques dogmatiques : la taxe à 75 % sur les hauts revenus, l'ISF. » Au cas où Hollande n'aurait pas bien compris, Gattaz proposera au gouvernement « que l'on pilote le projet de loi de Finances 2014 ensemble ». Le copilote, Gattaz dans le cas présent, détient la feuille de route et le pilote, Hollande en l'occurrence, a déjà clairement montré qu'il est en phase cinq sur cinq.