Lisi – Franche-Comté et Nord : Lisi, Peugeot, l'union des exploiteurs licencieurs19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Lisi – Franche-Comté et Nord : Lisi, Peugeot, l'union des exploiteurs licencieurs

Lisi Automotive, important équipementier de l'automobile en vis, boulons et solutions d'assemblage, dont le siège est à Delle, dans la région de Belfort-Montbéliard, a décidé de fermer en 2014 l'usine de Thiant, dans le Nord, qui emploie 107 travailleurs.

Ceux-ci, refusant un avenir de chômeurs, ont fait grève, manifesté à plusieurs reprises contre cette fermeture, contre les licenciements avec des indemnités dérisoires, et les quelques propositions de reclassement dans d'autres usines du groupe à 300 ou 400 km de chez eux, et où il y a aussi des suppressions d'emplois. Cette usine, l'ex-boulonnerie, tourne à plein ; mais les principaux actionnaires de Lisi ont décidé de concentrer la production dans deux autres usines et principalement à Dasle, dans le Doubs.

L'autre bout du bâton, c'est le blocage des salaires, contre lequel les ouvriers de Lisi Delle ont fait quatre jours de grève en avril. Et le PDG de Lisi promet d'autres attaques au nom de la compétitivité.

Ce PDG, Gilles Kohler, qui a vu ses revenus augmenter de 82 000 euros en 2012, appartient à la vieille et très riche dynastie principale actionnaire de Lisi. Elle est étroitement liée à la famille Peugeot, non seulement par des mariages entre les deux familles, mais aussi par les affaires : la famille Peugeot avec sa société financière, FFP, est actionnaire à 25 % de Lisi et deux de ses membres, Christian et Thierry, siègent au conseil d'administration. Ils se copient les uns les autres sur tous les plans et imposent leur volonté partout.

Les services de l'État et la préfecture du Nord ne trouvent rien à redire à cette fermeture d'usine à Thiant. Ceux de Montebourg affirment que les emplois supprimés dans le Nord sont compensés par des créations en Franche-Comté, ce qui est un mensonge grossier. Les rares prétendues embauches à Lisi sont celles d'intérimaires, qui peuvent le rester durant cinq ans avant d'être renvoyés, bien plus souvent qu'embauchés.

En Franche-Comté, toutes les usines Lisi ont bénéficié d'aides exceptionnelles pour se moderniser. Chantier de dépollution et construction de nouveaux bâtiments à Delle, aides à l'agrandissement des locaux à Dasle ; en ce moment, le vieux site voisin de Grandvillars, qui ressemblait plus à une friche industrielle faute d'entretien et de réparation, est en complète réhabilitation grâce à l'argent public.

Des aides, des crédits d'impôts, des allégements, Lisi en reçoit par millions de tous les côtés, pour toutes ses usines, et cela depuis des années. Les profits sont soutenus, les emplois et les salaires sacrifiés.

Correspondant LO

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Un conseiller régional PC du Nord a écrit à la présidente socialiste du conseil régional de Franche-Comté pour protester contre les subventions dont a bénéficié Lisi à Delle et Dasle. La dame, jouant l'outragée, a répondu dans le journal La Voix du Nord du 31 mai 2013 : « Je connais bien cette entreprise qui se bat, qui aime sa région. Le chef de cette entreprise (Gilles Kohler, NDLR) est un patron très représentatif. C'est le patronat traditionnel de notre région, protestant, rigoureux, attaché à sa région, intègre, mais qui ne joue pas avec la finance. Il était effondré, c'est lui qui m'a appelée. » Ou encore : « Le PDG ne peut pas garder trois sites ! Il concentre son activité sur son territoire, il ne délocalise pas en Chine ! Il m'a expliqué comment il avait travaillé pour fermer proprement le site nordiste, avec les services de l'État. » Et de conclure seulement que « c'est malheureux »... pour le Nord.

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