La démocratie selon Erdogan19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

La démocratie selon Erdogan

« Face à un mouvement de violence systématique et généralisé, la police a fait preuve d'une attitude conforme aux exigences de la démocratie », a déclaré le Premier ministre turc Erdogan devant des élus de son parti l'AKP, ajoutant même : « On a dit que la police avait eu recours à la violence. Mais où était la violence ? Du côté de tous ces terroristes, ces anarchistes, ces émeutiers ! »

Ceux qui, durant plus de deux semaines de manifestations, ont affronté les canons à eau, les gaz lacrymogènes, les lancers de gaz urticants et surtout les matraquages sauvages, apprécieront. Ils seront réconfortés d'apprendre que ce comportement de la police à l'égard de personnes qui, à l'origine, ne faisaient que s'opposer pacifiquement à l'abattage d'arbres dans un parc d'Istanbul, était « conforme aux exigences de la démocratie ».

Il faut croire aussi qu'il en est de même des centaines d'arrestations auxquelles a procédé la police turque durant le mouvement et de toutes celles auxquelles elle procède encore, en particulier parmi les militants d'extrême gauche, tous évidemment considérés comme « des terroristes, des émeutiers » contre lesquels le régime ne fait que défendre « la démocratie ».

D'ailleurs, si la Turquie remporte un record avec plus de 130 000 personnes en prison, dont plus de 10 000 prisonniers politiques, essentiellement kurdes, c'est certainement parce qu'Erdogan tient à défendre par tous les moyens cette démocratie exemplaire.

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