France Télécom – Orange : Les suppressions d'emplois ne seront pas condamnées en justice19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

France Télécom – Orange : Les suppressions d'emplois ne seront pas condamnées en justice

Le 16 juin, Hollande a donc annoncé le maintien à la tête de France Télécom de Stéphane Richard. Plusieurs reportages ont fait état d'un soutien du personnel de France Télécom à « son » PDG.

Il s'agit pour la plupart de témoignages de cadres ou de syndicats complaisants. Un militant CGT des boutiques Orange indiquait au contraire que, dans son secteur, le sort du PDG importe peu, au moment où la pression sur les équipes s'accentue pour qu'elles tiennent leurs objectifs de vente. Dans ses communiqués, la CGT est allée dans ce sens, se déclarant « mobilisée avant tout sur l'avenir du personnel, confronté aux suppressions d'emplois et aux restructurations incessantes, plutôt que sur celui du PDG ». Mais au début de l'année, la direction de ce syndicat a signé un accord qui entérine les suppressions d'emplois.

Si, de son côté, Sud s'est prononcé pour le départ du PDG, c'est en s'inquiétant de « l'image du groupe tout entier » qui sera « dégradée » si celui-ci reste à la tête de France Télécom ! L'image de groupe ne fait pas la réalité de l'entreprise. Il y a d'un côté le PDG qui a permis aux actionnaires, aux trois quarts privés, de recevoir 27 milliards d'euros de dividendes en dix ans, et de l'autre les travailleurs à l'origine de cette richesse et qui doivent travailler toujours plus.

En octobre dernier, Stéphane Richard avait laissé croire à des embauches en annonçant le recrutement de 4 000 personnes en CDI entre 2013 et 2015. Mais dans le même temps, près de 11 000 départs sont attendus car beaucoup de travailleurs engagés à l'époque des PTT arrivent en retraite. Le solde est donc largement négatif. Par exemple, au service informatique d'Ile-de-France, seul un départ sur cinq est remplacé. Au niveau national, sur les quelque 10 000 travailleurs de l'unité technique chargée entre autres du développement de la fibre et du mobile, 300 départs en retraite sont prévus dès 2013, auxquels s'ajoute la possibilité d'un temps partiel pour 500 travailleurs de plus de 55 ans. Eh bien, il n'est prévu que 80 embauches !

France Télécom ne fait plus la « une » comme en 2009 quand le plan « Next », qui visait à supprimer 22 000 postes en trois ans, avait conduit à des situations insupportables chez les travailleurs du rang et des cas de conscience dans l'encadrement conduisant certains à la dépression, et au final au suicide de plus de cinquante salariés.

Stéphane Richard, arrivé à l'été 2009, a eu beau jeu d'apparaître comme le chevalier blanc, se targuant de signer des accords avec les syndicats, CGT et SUD compris. Il n'y a plus les mutations forcées, parfois à plus de 50 km de son lieu de travail. Mais, au nom d'une polyvalence des tâches et de l'entraide, chacun est amené à faire dans tous les services le travail de plusieurs.

Que l'actuel PDG reste jusqu'à la fin de son mandat dans un an ou qu'il soit débarqué d'ici là, cela ne change pas le combat qui reste à mener contre sa politique.

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