Conférence sociale : S'opposer aux prochains mauvais coups19/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2342.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conférence sociale : S'opposer aux prochains mauvais coups

La voilà la « grande conférence sociale 2013 ». Les 20 et 21 juin, confédérations syndicales et représentants du patronat devaient s'installer pour « dialoguer » sous le patronage du gouvernement. Et le président de la République en personne devait sonner l'ouverture de la messe.

Sont au programme la formation professionnelle, les conditions de travail, les filières d'avenir, l'avenir des services publics de même que celui de la protection sociale et... des retraites. À l'issue de ces deux journées de « tables rondes », le Premier ministre définira la « feuille de route ». Ensuite, il y aura des mois de négociations pour aboutir à un « accord » avant la fin de l'année, puis à une loi de réforme, notamment de réforme des retraites.

C'est exactement le même planning et la même opération que celle qui, après la conférence sociale de juillet 2012, a permis au gouvernement d'imposer l'ANI (Accord national interprofessionnel), puis la loi dite de « sécurisation de l'emploi » qui ne sécurise que la volonté du patronat d'en finir avec ce qui reste des droits des travailleurs.

Aujourd'hui la mascarade a pour but d'imposer la volonté du patronat en matière de retraites – travailler plus longtemps, cotiser davantage pour toucher une pension plus faible – et de la travestir en un « accord » négocié avec les confédérations syndicales. Tel est l'objectif du gouvernement. Et le Premier ministre s'en frotte les mains : « Le dialogue social, c'est la marque de fabrique de notre gouvernement. C'est la bonne méthode et tous les partenaires sociaux la partagent. »

Certaines confédérations syndicales renâclent. Le secrétaire général de FO menace : « Si les pistes retenues ne vont pas dans le bon sens, nous n'hésiterons nullement à mobiliser. » De son côté la CGT annonce « plusieurs grands meetings sur tout le territoire dès la rentrée de septembre » et devrait décider d'ici la fin du mois d'une « journée d'action interprofessionnelle en lien avec le calendrier parlementaire concernant les grands dossiers sociaux et notamment la réforme des retraites ».

Qu'une journée d'action soit prévue, c'est vraiment le moins, mais à condition qu'elle ne soit pas un simple alibi. Pour mettre en échec les projets gouvernementaux et patronaux, il faut une forte mobilisation des travailleurs. Certes, elle ne se décrète pas en appuyant sur un bouton mais au moins doit-elle être annoncée, préparée de manière à convaincre les travailleurs, à leur donner confiance dans leurs forces et leur capacité à lutter. Et le fait de participer au simulacre de dialogue instauré par le gouvernement n'est pas la meilleure façon de préparer cette mobilisation.

Les récentes journées de grève dans les transports ont montré que bien des salariés comprennent la nécessité d'une riposte. Alors, pour que le rapport de force change enfin en faveur des travailleurs, il faut préparer une riposte à la hauteur des attaques en commençant par s'opposer clairement aux politiques patronales et gouvernementales.

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