Parmi les personnalités mises en examen dans l'affaire Tapie pour « escroquerie en bande organisée », le plus en vue est l'actuel Pdg de la société Orange, Stéphane Richard. D'autres devraient suivre. En effet, les juges considèrent que la procédure d'arbitrage qui a favorisé Tapie – et soulagé l'État de 403 millions d'euros à son profit – était un « simulacre ».

Les autres personnes mises en examen ou entendues par le juge sont l'arbitre Pierre Estoup, poursuivi pour connivence avec Tapie, Jean-François Rocchi qui présidait le CDR, l'organisme chargé de solder le passif du Crédit Lyonnais, Claude Guéant, l'homme des basses oeuvres de Sarkozy et son adjoint de l'époque François Pérol.

Stéphane Richard a expliqué aux enquêteurs que lui, Rocchi, Tapie et Pérol étaient présents, le 16 juillet 2007, à une réunion organisée justement par Guéant où a été mise au point la procédure favorable à Tapie.

Dès le départ, tout le monde a compris que Tapie avait bénéficié d'un coup de pouce de Sarkozy en remerciement de son soutien politique. Et ce que les juges sont en train de reconstituer, c'est la façon dont ce favoritisme s'est exercé.

Tout ce petit monde s'est en effet agité pour que 403 millions tombent dans l'escarcelle de Tapie. Or cet argent est de l'argent public. Maintenant que la combine est éventée, la moindre des choses serait que cet argent retourne là d'où il a été détourné. Pour cela, il faudrait que le gouvernement se porte partie civile et exige la restitution de l'argent. Or, jusqu'à présent, s'il en a été question à plusieurs reprises, cela n'a pas encore dépassé les déclarations d'intention.

Il reste un autre scandale de taille, le fait que Sarkozy, protégé par son immunité présidentielle, ait été le véritable chef de cette « bande organisée ».