Marseille : Une manifestation contre la violence et la misère dans les cités05/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2340.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : Une manifestation contre la violence et la misère dans les cités

Samedi 1er juin, plus d'un millier de manifestants ont défilé dans le centre de Marseille, protestant contre les assassinats de jeunes dans les cités où les dealers imposent de plus en plus leur loi, contrôlant les entrées de la cité, voire celles des immeubles, enrôlant même de jeunes enfants.

Le dernier jeune assassiné n'avait que 17 ans. Dans son quartier, Saint-Joseph, une manifestation avait regroupé la semaine précédente une centaine de personnes, prétendant défendre la sécurité en s'en prenant à des Roms, installés non loin, lesquels n'avaient bien sûr rien à voir avec ces assassinats à la Kalachnikov. Cette manifestation reprenait en partie les slogans aussi odieux qu'imbéciles du Front national représenté par un dirigeant local.

Ce sont par contre les causes réelles du développement de tant de violence que dénonçaient les manifestants du samedi 1er juin. La plupart d'entre eux, de nombreux jeunes qui brandissaient des pancartes avec simplement le nom de leur cité, des femmes, venaient des quartiers Nord. Ceux-ci rassemblent les plus grandes cités de Marseille, parmi les plus pauvres. Des parents d'enfants victimes de règlements de comptes ouvraient la marche. Tous répondaient à l'appel d'un collectif créé par des associations et des habitants après les assassinats du début de l'année.

Ces manifestants désignaient aussi la misère qui engendre inévitablement la violence. Comme cette pancarte « Ras-le-bol du chômage », brandie par un jeune. « Dans la violence, il n'y a pas que les règlements de comptes. Je rappelle que la première violence c'est le chômage et la pauvreté. C'est un problème global de désespoir de la jeunesse, d'absence de perspectives », a déclaré la porte-parole du collectif.

Celui-ci en appelle à l'État en lui soumettant ce qu'il appelle « un plan d'urgence pour sauver nos quartiers », avec une liste de 23 propositions demandant plus de dialogue entre les habitants et les autorités, une police exemplaire et de proximité, le renforcement du soutien scolaire, des emplois pour les jeunes et des services publics à la hauteur des besoins.

Pour que la vie des habitants change, il faudra évidemment plus que l'espoir de voir les autorités prendre en compte ne serait-ce qu'une partie de ces propositions. Mais la manifestation a eu le grand mérite de dénoncer les causes réelles de la multiplication des assassinats suscités par le trafic de drogue dans les cités les plus pauvres.

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