Hermès contre LVMH : Une guerre où chacun s'y retrouve05/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2340.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hermès contre LVMH : Une guerre où chacun s'y retrouve

Depuis fin 2010, la guerre fait rage entre la première fortune de France, Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, et la famille Hermès, classée à la troisième place. Les travailleurs ne sont pas vraiment concernés en tant que consommateurs des produits de luxe, mais cette petite histoire a tout de même son intérêt pour la connaissance des mœurs capitalistes.

Le groupe LVMH vient d'être condamné à une amende de dix millions d'euros pour « absence d'information exacte, précise et sincère » sur la participation « en dur » qu'il détenait dans Hermès depuis le début des années 2000. Les mensonges se sont perfectionnés par l'utilisation de produits financiers dits « equity linked swaps » (ELS), qui ont pris la suite de l'achat classique d'actions Hermès. Selon l'hebdomadaire L'Usine nouvelle, la particularité des ELS « est de libérer de la trésorerie pour pouvoir spéculer. Au lieu d'acheter une action, l'investisseur n'achète que le droit à parier (sur la future hausse ou baisse de l'action), soit 1 à 3 % de la valeur de l'action. »

Alors le requin LVMH réussira-t-il à manger son concurrent ? Qu'on se rassure, en tout cas, tous deux se portent bien ! Du côté de la famille Hermès, si l'introduction du titre en Bourse depuis 1993 a fait bien des envieux, qui ont essayé d'avoir leur part du gâteau, sa fortune a continué à prospérer. Passant de 12,2 à 17,4 milliards d'euros entre 2011 et 2012, elle « a bénéficié de la hausse de l'action, portée par les excellents résultats et la spéculation », selon la revue Challenge. Quant à l'amende de 10 millions d'euros à laquelle LVMH vient d'être condamné, même si c'est la peine maximale possible dans cette affaire, c'est « sans commune mesure avec le gain réalisé par LVMH en utilisant les produits financiers en question ». Ils se montent en effet à plus d'un milliard d'euros, selon le patron d'Hermès.

Voilà à quelles parties de poker menteur peuvent se livrer les dirigeants de grands groupes capitalistes, avec le fruit du labeur des travailleurs qui, eux, doivent se serrer la ceinture au nom de la « rigueur ».

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