Accueil petite enfance : Des promesses qui ont peu de chance d'aboutir05/06/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/06/une2340.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Accueil petite enfance : Des promesses qui ont peu de chance d'aboutir

Le gouvernement a annoncé le 3 juin la création de 275 000 places d'accueil pour les enfants de moins de trois ans d'ici 2017, dont 100 000 en crèche, 75 000 en école maternelle et les autres chez des assistantes maternelles.

Il manquerait 350 000 places en structures d'accueil pour les plus petits, ce qui contraint un tiers des femmes qui travaillent à quitter leur emploi pour élever leurs jeunes enfants. L'annonce du gouvernement pourrait leur faire espérer un bol d'air dans ce domaine, sauf que pour l'instant il ne s'agit que d'une annonce, et elle risque de ne se concrétiser que dans une minorité de situations.

Pour les assistantes maternelles, le gouvernement n'a aucun moyen d'influer sur leur nombre et leur localisation, étant donné qu'il s'agit d'une profession libérale. En ce qui concerne la scolarisation des enfants de moins de trois ans en école maternelle, il ne prévoit que la création de 3 000 postes, ce qui reviendrait à faire des classes de 25 élèves, beaucoup trop pour permettre aux plus petits de s'épanouir et de faire les premiers apprentissages, estiment les enseignants.

Quant à ouvrir de nouvelles places en crèche, cela coûte de l'argent, à commencer par la construction de nouveaux bâtiments, notamment dans les grandes agglomérations, beaucoup étant à la limite du taux de remplissage permis sans porter atteinte à la sécurité des enfants. Il faudra aussi embaucher du personnel. Or, si le gouvernement prévoit d'augmenter de 1,4 milliard d'euros les fonds attribués à la petite enfance par les caisses d'allocations familiales, cela couvrira moins de la moitié des créations de places, le reste étant à la charge des collectivités locales à qui, parallèlement, l'État baisse les crédits. Déjà des communes annoncent qu'elles n'ont pas les moyens de financer cet effort.

Faire des promesses avec l'argent des autres, voilà le programme de ce gouvernement.

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