Depuis son élection, il n'a pas ménagé ses efforts pour alléger le « coût du travail », a-t-il affirmé. 20 milliards d'euros ont été distribués aux entreprises au titre du crédit d'impôt compétitivité. La loi sur la « sécurisation de l'emploi » a été votée. Le patronat a effectivement tout lieu de se frotter les mains. Il a empoché ces 20 milliards sans que le gouvernement lui demande le moindre engagement en matière d'emploi, et ce sont les travailleurs qui vont les payer notamment par l'augmentation de la TVA. Quant à la bien mal nommée loi sur la « sécurisation de l'emploi », elle permettra aux patrons de baisser les salaires, d'augmenter les horaires et d'imposer la mobilité, et ne fait en réalité que reprendre un projet du Medef.

Du côté du budget de l'État, Hollande s'est vanté d'avoir amorcé sa réduction, ce que les gouvernements de droite n'avaient jamais réalisé. Ce budget, a-t-il dit, sera stable en 2013 et reculera de 1,5 milliard en 2014. Comme ce ne seront pas les cadeaux aux patrons qui diminueront, on peut déjà affirmer que la population en fera les frais par des coupes dans les services publics, écoles et hôpitaux notamment.

La seconde année, a ensuite affirmé Hollande, sera placée sous le signe de l'offensive. Mais l'objectif de cette offensive reste exactement le même : favoriser les capitalistes. 10 milliards seront consacrés par l'État à investir en partenariat avec le privé dans ce qu'il appelle les filières d'avenir, en premier lieu le numérique. Orange, SFR ou Bouygues seraient malvenus de s'en plaindre ! Des mesures seront prises pour que l'épargne, et notamment l'assurance-vie, s'investisse prioritairement dans les entreprises. Les relations entre les administrations et les entreprises seront simplifiées, le silence de l'administration valant désormais autorisation, ce qui revient à dire que les procédures de contrôle dans tous les domaines seront allégées.

Hollande s'est quand même souvenu qu'outre les patrons il existait aussi des travailleurs, mais là cela a été pour confirmer de nouvelles attaques sur les retraites. Les salariés seront obligés de travailler plus longtemps, seules les modalités pour les y contraindre restent encore à déterminer. Quant aux cinq millions de chômeurs, Hollande en reste à son objectif d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin 2013, ce qui revient à dire qu'il se satisfait très bien du niveau actuel, à quelques dizaines de milliers près.

C'est la politique d'un parfait représentant du patronat que Hollande a ainsi déclinée devant les journalistes.