Chez FedEx, la branche française du géant américain de la messagerie, un cadre a été licencié pour avoir dénoncé l'existence d'un fichier informatique recensant les noms d'une cinquantaine de salariés, accompagnés de remarques désobligeantes comme « fainéant », « dépressive » ou « résistant au changement » ; ce qui est parfaitement choquant... et de plus illégal.

Il s'en était ouvert à sa direction et avait remonté, sans succès, toute la chaîne hiérarchique du groupe, jusqu'au président, pour dire que de telles pratiques ne pouvaient que nuire à l'image de cette société. Pour toute réponse, celle-ci a choisi de le remercier. Il a maintenant porté plainte contre sa direction pour « atteinte à la dignité et à la vie privée des personnes, dans un but illégitime ».

La direction de FedEx, qui a fait détruire le fichier incriminé, se défend maintenant en parlant d'une « erreur locale ». Mais des échanges de courriels prouvent que la direction financière du groupe installée à Bruxelles n'ignorait rien de l'existence de ce fichier illégal.

Ce cadre n'est pas le premier salarié à dénoncer des pratiques douteuses et, comme c'est souvent le cas, c'est lui qui a été sanctionné. Que les salariés puissent contrôler leur entreprise et intervenir s'ils constatent des pratiques illégales ou illégitimes devrait pourtant être la moindre des choses. En tout cas, ce n'est pas eux qui devraient être sanctionnés mais bien les responsables qui n'ont même pas respecté la loi.