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- Lutte ouvrière n°2337
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Dans les entreprises
La Poste- Lyon 8e : C'est la direction qui a dû reculer
De bout en bout, les grévistes sont restés soudés. Pas un seul n'a quitté la grève en cours. Au contraire, malgré des menaces de sanctions de la part de la direction, ils ont été rejoints par des collègues qui n'étaient pas grévistes au début. La direction a pourtant déployé de grands moyens pour essayer de contrecarrer la grève : mise en place d'un centre de tri parallèle, recrutement d'intérimaires pour distribuer le courrier des grévistes, appel à la hiérarchie des autres centres pour écouler le courrier en souffrance, lettre aux usagers pour affirmer que la grève était injustifiée, etc. Et chaque jour des huissiers, appelés par la direction, suivaient les grévistes pas à pas, guettant leurs éventuels faux-pas.
Tout ce déploiement de moyens n'a pas entamé la détermination des grévistes qui, de leur côté, ont organisé des tournées des autres bureaux de la région lyonnaise, et en particulier de ceux qui sont en cours de restructuration. Ils ont aussi reçu le soutien des usagers, dont beaucoup les ont encouragés.
Face à l'inflexibilité des grévistes, c'est la direction qui a dû reculer : au lieu de deux tournées supprimées, l'accord de fin de conflit n'en prévoit plus qu'une. La réduction de la durée journalière de travail prévue par la direction aura bien lieu mais, au lieu de se traduire par plus de journées travaillées dans l'année, l'octroi de repos compensateurs permettra aux facteurs de conserver le même nombre de jours de repos qu'actuellement. En particulier, le recrutement d'étudiants pour assurer des tournées les samedis permettra que les facteurs puissent continuer à avoir deux samedis de repos toutes les neuf semaines.
Si les résultats de cette grève peuvent sembler modestes, en regard de l'engagement déployé par les grévistes, ceux-ci les ont néanmoins jugés positivement : la baisse du temps de travail quotidien n'est pas le moindre des acquis. C'est donc après une dernière assemblée générale, solennellement et avec le sourire, que ceux-ci ont repris le travail mardi 7 mai. Les retenues salariales de la grève seront échelonnées jusqu'en novembre, à raison d'un maximum de trois jours par mois, le reste étant pris en charge par la direction. Forts de la solidarité qu'ils ont pratiquée quotidiennement pendant plus d'un mois, désormais, chaque jour les facteurs prennent leur pause ensemble, prêts à intervenir collectivement à la moindre anicroche avec la hiérarchie.