Espagne : Pour défendre l'école publique, enseignants, parents et élèves dans la rue16/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2337.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Pour défendre l'école publique, enseignants, parents et élèves dans la rue

Jeudi 9 mai, à l'appel de la Plateforme pour l'école publique (regroupant les deux syndicats majoritaires, CCOO et UGT, et des syndicats d'enseignants et d'étudiants), tous les enseignants, de la maternelle à l'université, étaient en grève en Espagne. C'était la deuxième grève générale pour l'éducation en un an. À côté des enseignants, qui localement ou au niveau régional ont déjà fait plusieurs journées de grève pour la défense de l'école publique, des dizaines de milliers de lycéens, d'étudiants mais aussi de parents d'élèves ont manifesté dans les principales villes du pays.

Cela fait trois ans que le monde de l'éducation est mobilisé et la colère ne faiblit pas, montant même d'un cran après l'annonce par le ministre de l'Éducation d'une réforme de l'éducation qui développe la sélection, au lieu de donner les moyens pour tous de réussir. Tout aussi révoltant est son encouragement à la religion à l'école et aux établissements sous contrat, ainsi que les subventions aux écoles qui défendent et pratiquent la non-mixité ! Et à tout cela s'ajoutent les coupes budgétaires. Depuis 2010, près de 7 milliards d'euros ont été retirés à ce secteur essentiel. 60 000 emplois ont été supprimés, ainsi que les moyens pour aider les élèves en difficulté, élèves souvent issus des milieux populaires. Sans parler de la mise à mal des infrastructures scolaires, où les dépenses courantes, entretien, ménage ou même chauffage et eau, ont été revues à la baisse.

Pour ce qui est de l'université, suivre des études devient plus cher encore. L'obtention des bourses est plus difficile et les frais d'inscription plus élevés. Parents, lycéens et enseignants dans la rue n'ont eu de cesse de défendre « une école publique de tous et pour tous ». Du coup, au lendemain de la grève, le Conseil des ministres a repoussé le vote de sa loi.

Cette réforme a réussi non seulement à remobiliser les milieux de l'éducation, qui depuis deux semaines multiplient les « encierros » (sortes d'occupations symboliques) et autres formes de protestation dans les établissements scolaires, mais aussi à unifier la colère et la lutte au plan national, en dépassant le cadre des « autonomies » régionales.

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