Réunion des gouverneurs de la BCE : Le spectre d'une nouvelle crise financière02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Réunion des gouverneurs de la BCE : Le spectre d'une nouvelle crise financière

À la veille de la réunion, le 2 mai, du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) qui devait décider du niveau de ses taux d'intérêt, c'est-à-dire de ce qu'elle fera payer aux banques qui lui emprunteront de l'argent, le spectre de la bulle, autrement dit le risque d'une nouvelle crise financière majeure, planait sur les marchés financiers, comme le titrait le journal Les Échos dans son numéro du 29 avril.

En cause, la politique des grandes banques centrales des États impérialistes qui, depuis l'éclatement de la crise de 2008-2009, sous prétexte de juguler la crise financière puis la crise économique provoquée par la spéculation des banquiers, ont « inondé l'économie de liquidités ». Autrement dit ont prêté à ces mêmes banquiers des centaines et même des milliers de milliards d'euros (plus de 1 500 milliards d'euros entre 2008 et 2012 pour la seule BCE) à des taux très bas, voire proches de zéro. Tout cet argent était censé, via les banques, relancer le crédit aux entreprises et aux ménages, et donc faire redémarrer l'économie.

Mais rien de tel ne s'est produit. Au lieu d'alimenter la sphère de la production, aux perspectives de profit aléatoires, du fait de la crise, ces milliards ont « poussé les investisseurs à chercher de meilleurs rendements sur d'autres instruments financiers », écrit le journal Les Échos. « Les capitaux se sont notamment dirigés vers les obligations d'entreprises ou sur celles de pays émergents, vers lesquelles les fonds de pension se sont rués : la semaine dernière, la première levée de dette de l'histoire du Rwanda a attiré une demande de titres équivalant à la moitié du PIB du pays ! » Résultat : « Sur de nombreux autres actifs, devises, actions, immobilier, matières premières, etc., des spécialistes relèvent une déconnexion croissante entre les anticipations financières et la réalité économique. »

Toutes les conditions sont réunies pour qu'une nouvelle crise financière éclate, comme en 2008 et 2009, pour les mêmes raisons. Ce sont les économistes, les banquiers et autres spéculateurs eux-mêmes qui le disent. Mais ça ne les empêche pas de continuer à jouer avec le feu.

Lundi 29 avril, à la veille de la réunion des gouverneurs de la BCE, la hausse des cours de Bourse s'expliquerait, si l'on en croit les commentaires de la presse, par l'espoir des investisseurs de voir la BCE encore baisser ses taux (son principal taux d'intérêt est fixé à 0,75 % depuis juillet 2012), donc alimenter un peu plus la spéculation, et rapprocher encore la perspective d'un effondrement : plus dure sera la chute. Mais c'est toute la société qu'ils risquent d'entraîner avec eux. Il est urgent de les empêcher de nuire.

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