Effondrement d'un immeuble à Reims : Des logements à l'abandon02/05/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/05/une2335.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Effondrement d'un immeuble à Reims : Des logements à l'abandon

Trois semaines après une précédente explosion, l'agglomération rémoise a de nouveau été frappée par une explosion, là encore due au gaz. Le nombre des victimes, trois morts et quatorze blessés dont un grave, et l'importance des dégâts, a soulevé l'émotion dans tout le quartier. Une partie de l'immeuble s'est complètement effondrée, piégeant les occupants sous des amas de béton et de ferraille. La violence de l'explosion a été ressentie dans les immeubles environnants. Des habitants ont été jetés à terre, des morceaux de béton ont été projetés dans d'autres habitations.

Le drame a eu lieu dans un quartier très populaire de Reims qui compte une forte proportion d'immigrés. Le quartier Wilson est l'un des tout premiers ensembles d'HLM construits sur la ville. Il a été achevé en 1958, à l'époque où l'économie du pays avait un besoin accru d'ouvriers d'origine étrangère, venus travailler dans des usines dont la plupart ont aujourd'hui disparu.

Les pouvoirs publics ont réalisé ces dernières années des rénovations qui ont consisté, vu la vétusté des constructions, à détruire de nombreux immeubles et a en construire de nouveaux. Mais l'explosion est survenue dans une de ces vieilles barres qui n'ont pas été concernées par ce programme de réhabilitation. Les habitants ont témoigné du mauvais état des immeubles, précisant que, si l'extérieur avait connu une amélioration des façades, des entrées et des cages d'escaliers, rien n'avait changé dans les appartements.

L'auteur d'un livre dénonçant les malversations dont se sont rendus coupables certains organismes HLM de la région, il y a quelques années, a indiqué que la rénovation, en 1997, des installations de chauffage du quartier Wilson avait été faite à moindre coût. Il rapportait des témoignages de locataires qui ont été contraints de prendre à leur charge le remplacement des robinets d'arrêt du gaz et indiquait que « les bailleurs sociaux ont bien pris soin d'éluder la fragilité et le remplacement impératif après un usage normal de quelques années. »

C'est la raison pour laquelle la population du quartier exprime sa colère, car elle ressent mal les déclarations de l'organisme bailleur, repris par la maire de Reims ou la ministre du Logement, assurant que la maintenance avait été assurée correctement et que les derniers contrôles de janvier dernier n'avaient rien révélé. Pour la population, dire avant même toute enquête qu'il n'y a eu aucun problème, aucun dysfonctionnement, est bien mal venu. Cela est ressenti comme une manière d'étouffer toute responsabilité.

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