Les facteurs du 8e arrondissement de Lyon entamaient lundi 22 avril leur quatrième semaine de grève. Tout au long de la semaine précédente, même si la direction avait accepté à plusieurs reprises de recevoir les grévistes, aucune ouverture de sa part n'avait été formulée : rien sur la prise en compte dans la charge de travail des nouvelles constructions que connaît l'arrondissement, rien sur l'embauche de CDI pour pouvoir effectuer un travail correct, et rien non plus sur le droit à au moins un week-end de repos par mois.

Lundi 22 avril, les grévistes se sont rendus au centre de tri parallèle de Corbas où est traité le courrier en souffrance du 8e arrondissement. Ils ont pu constater que si La Poste communiquait largement dans les médias sur le peu d'impact de la grève, ce sont en fait des montagnes de courrier qui s'accumulent dans ce centre. Ils ont décidé d'alerter les habitants du quartier sur les responsabilités de La Poste dans cet état de choses, allant par petits groupes à la rencontre des usagers. Les pétitions qu'ils leur présentent sont signées volontiers, des habitants faisant part des erreurs relevées dans la distribution de leur courrier par du personnel inexpérimenté recruté pour l'occasion. À leur piquet, les grévistes reçoivent les encouragements et le soutien financier d'habitants et de sections syndicales d'autres entreprises du quartier ainsi que des postiers des autres centres de l'agglomération.

Si la direction voulait jouer l'usure et la démoralisation, c'est raté. Au contraire, tous ces élans font chaud au coeur et renforcent des grévistes dans leur détermination.