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- Lutte ouvrière n°2334
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Dans les entreprises
ICTS : Grève à l'aéroport de Marseille
Les agents d'ICTS, la principale entreprise de sûreté de l'aéroport de Marseille-Provence, ont démarré la grève vendredi 19 avril. Ils ont défilé, drapeaux déployés, dans l'aéroport de Marignane, où ICTS emploie 450 personnes.
La direction a beau dire que ICTS Marseille n'est pas ICTS France, les problèmes sont les mêmes : manque de personnel, CDD à la pelle, temps partiels imposés, flicage des agents, et évidemment salaires à la traîne. À Marignane, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été le refus des dates de congés payés pour cet été, sous prétexte de manque d'effectifs.
Les agents de sûreté assurent la fouille des passagers et des bagages, dans un aéroport qui a vu sa fréquentation augmenter de 12 % cette année. La charge de travail a suivi, s'alourdissant même à cause de procédures de plus en plus contraignantes : regarder sous les pieds des passagers, palper les chignons des femmes ou passer la main entre ceinture et pantalon. En période de grands départs, ça se bouscule au portillon. Les agents sont sous surveillance constante de caméras. Et s'ils ne respectent pas à la lettre toutes ces procédures, qui en plus changent régulièrement, c'est la sanction.
Les salariés d'ICTS ont donc décidé la grève. Ils ont rappelé à la direction que, pour remédier au manque d'effectifs, il serait facile d'augmenter les heures des travailleurs à temps partiel, qui ne demandent qu'à travailler davantage. Car ICTS, comme toutes ces sociétés, est spécialiste des petits contrats : il faut venir quatre heures un jour, un peu plus le lendemain, sans aucune régularité. Aussi les grévistes ne veulent plus de contrat de moins de 130 heures par mois.
Ils en ont aussi assez d'avoir des plannings changés au dernier moment, des pauses n'importe quand, selon les flux de passagers : qui a envie de faire sa pause repas à 7 ou 8 h du matin, ou sa pause toilettes sur commande ? Et ils demandent des pauses aussi pour ceux qui ont des vacations de quatre ou cinq heures.
La direction, fidèle à son image de patron de choc, refuse de recevoir les délégués des grévistes. Mais on se souvient de la grève nationale, très suivie, de décembre 2011. Et, à l'époque, ICTS avait bien été contraint de reculer.