PSA Aulnay-sous-Bois : Le bras de fer avec la direction continue – la grève tient bon10/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2332.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Aulnay-sous-Bois : Le bras de fer avec la direction continue – la grève tient bon

La grève à PSA Aulnay entre dans son troisième mois. Les grévistes sont décidés à continuer le mouvement tant que la direction n'aura pas annulé toutes les sanctions disciplinaires et poursuites pénales.

Une deuxième réunion de négociations avec la direction de PSA et un représentant de l'État a eu lieu mercredi 3 avril. Ces réunions ont été imposées par la détermination des grévistes, qui ont dû aller envahir la Direction générale du travail pour les obtenir. À cette réunion, la direction est revenue sur les dix licenciements qu'elle avait infligés à des grévistes pris au hasard, parmi ceux qui s'étaient invités aux réunions de CHSCT (Comité d'hygiène et sécurité-conditions de travail) relatives à son « Plan de sauvegarde de l'emploi ». Mais pour les autres sanctions plus anciennes (six menaces de licenciements et deux licenciements effectifs) elle parle d'une nouvelle réunion... dans dix ou quinze jours. Elle fait donc mine de ne pas être pressée. Mais les travailleurs en grève le sont encore moins : eux n'ont pas besoin de voitures ! La grève tient bon, la détermination est là.

La grève bénéficie d'un large soutien autour d'elle. Les soutiens extérieurs ne tarissent pas, souvent accompagnés de chèques. Un concert a été organisé à Bobigny par des associations et a aussi rapporté un soutien financier. Lundi 8 avril juste après le vote journalier de la grève, une manifestation a parcouru toute l'usine. Les travailleurs présents ont marqué leur solidarité par des signes d'encouragement et certains travailleurs ont même annoncé qu'une collecte de soutien aux grévistes serait faite. Les discussions étaient chaleureuses. La manifestation a permis aussi de constater que la direction fait venir, en toute illégalité, des travailleurs d'autres usines du groupe pour remplacer les grévistes.

Production bloquée

L'équipe d'après-midi a maintenant été mise en chômage partiel et la direction va demander au gouvernement déjà bien complaisant qu'il la dédommage pour assurer les salaires dans le cadre de la convention APLD (Activité partielle de longue durée), autrement dit l'accord sur le chômage partiel. Mais cela prouve aussi qu'elle a besoin de sa production. Elle a espéré, en regroupant tous les salariés sur une équipe, pouvoir atteindre l'objectif déclaré de 250 voitures par jour, alors que la cadence est de 704 habituellement. Mais de toute façon, que l'objectif soit de 250 ou de 704, les quelques voitures qui sortent des lignes sont des voitures « poubelles », autrement dit qui ne valent pas grand-chose - des non-grévistes refusant par solidarité de tenir plusieurs postes.

Le comité de grève a appelé tous les travailleurs de l'usine à participer à la manifestation nationale du mardi 9 avril contre l'accord national interprofessionnel. PSA a d'ores et déjà voulu appliquer cet accord à sa sauce dans ses usines, en augmentant le temps de travail d'une heure par jour à l'usine de Mulhouse sur les chaînes qui produisent la 2008 ... alors qu'elle veut supprimer 11 200 postes dans le pays ! C'est une aberration sociale qui ne vise qu'à enrichir encore plus la famille Peugeot et ses actionnaires.

Dans ce contexte, le gouvernement et les directions syndicales sont aux abonnés absents, ce qui revient à soutenir la direction de PSA. Le 4 avril, au salon de l'Emploi public à Paris, les grévistes sont allés interpeller la ministre Marylise Lebranchu, qui a répondu qu'elle ferait suivre la revendication d'un médiateur auprès du ministre Sapin. Mais elle a refusé de transmettre à la ministre Christiane Taubira la demande de renoncer aux poursuites pénales contre les grévistes... au nom de l'indépendance de la justice !

La grève continue, et les grévistes sont bien déterminés à poursuivre leurs actions autant en direction des membres du gouvernement que du patronat. Comme ils le disent : « On ira où on veut, quand on veut ! »

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