Nos lecteurs écrivent : insertion bidon et vraie exploitation10/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2332.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : insertion bidon et vraie exploitation

Je travaille pour le GEIQ propreté (Groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification) du Mans, spécialisé dans le nettoyage. Embauché pour six mois dans les entreprises adhérentes au GEIQ, je suis censé préparer une qualification professionnelle en alternance.

Structures qui existent dans toutes les régions et dans différents secteurs professionnels, tertiaire, industrie ou BTP, les GEIQ reçoivent des financements de l'État et des collectivités locales. En contrepartie, ils doivent aider « un public en difficulté, sans qualification », à trouver du travail.

Lors de notre accueil, on nous met vite au parfum, en nous expliquant que durant notre formation il faudra « mettre nos vies personnelles de côté ». En plus des temps de formation qui, nous le découvrons assez vite, ne sont pas la priorité, il y a des missions de nettoyage. L'emploi du temps est organisé en fonction de ces missions et les heures de formation en vue de nous « qualifier » sont ajoutées, lorsque c'est possible. Si l'on fait part de notre inquiétude quant à la formation, on nous répond qu'on a encore le temps pour se préparer à l'examen et qu'il faut tout d'abord répondre aux demandes de travail.

Quand, par exemple, un patron qui nous embauche ne respecte pas les horaires légaux et fait travailler jusqu'à quinze heures d'affilée, les responsables du GEIQ n'interviennent pas vis-à-vis de lui. Tout cela pour une rémunération, avec un contrat de 130 heures, à un taux horaires proche de celui du smic, qui s'élève à 990 euros net par mois !

Nous travaillons en fait pour une multitude de sociétés de nettoyage qui ont là une réserve de main-d'oeuvre idéale pour des remplacements de très courte durée, un soir, une journée, parfois un peu plus. Les entreprises qui y font appel, et qui profitent donc indirectement de ce système de GEIQ, sont de grosses entreprises comme Auchan, le magasin Alinéa, ou les MMA (Mutuelles du Mans assurances) etc.

Le prétexte de l'aide à l'insertion a bon dos : c'est pour les patrons du nettoyage un moyen d'avoir à disposition des employés corvéables à merci et sous-payés !

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