Loi sur la compétitivité au travail : Généralisation de la flexibilité, de la précarité et des licenciements10/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2332.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi sur la compétitivité au travail : Généralisation de la flexibilité, de la précarité et des licenciements

Le 9 avril, alors que pour la seconde fois, à l'appel de la CGT et FO, des dizaines de milliers de travailleurs manifestaient dans la rue pour la refuser, à l'Assemblée nationale, les députés adoptaient majoritairement la loi d'insécurité de l'emploi.

Cette loi, votée par 250 voix socialistes, n'a même pas eu besoin des voix des députés de droite qui se sont abstenus pour ne pas soutenir le gouvernement Hollande, tout en étant contents de ces nouvelles contraintes contre les travailleurs. 26 députés ont voté contre, dont les députés du Front de gauche. Ces lois reprennent le texte de l'accord national interprofessionnel (ANI) signé le 11 janvier par la CFDT, la CGC et la CFTC et les représentants patronaux, mais c'est le Medef qui est le vrai auteur de cet accord. Hypocritement au nom du dialogue social, le gouvernement socialiste a transcrit dans la loi les volontés du patronat.

La loi facilitera pour le patronat les procédures de licenciements collectifs, soit en obtenant, par le chantage à la fermeture, un accord majoritaire des représentants syndicaux, soit unilatéralement en les soumettant à l'administration du travail qui devra les homologuer dans de très brefs délais, limitant tous les recours. Toujours sous prétexte de difficultés conjoncturelles réelles ou inventées, cette loi permettra, toujours avec le chantage au maintien de l'emploi, de négocier avec une majorité de représentants syndicaux des accords de mobilité, de flexibilité d'horaires et même de baisse de salaire sur une durée de deux années !

Cette nouvelle loi livre au patronat des salariés taillables et corvéables à merci et entraînera une dégradation scandaleuse de leurs conditions de travail et de vie. Mais ce que des lois veulent imposer, les luttes peuvent le défaire.

Quant aux autres mesures mineures qui ont servi de prétexte à la CFDT pour signer, il y a la généralisation d'une couverture collective santé complémentaire, mais seulement pour les salariés qui n'en ont pas, payée à 50 % par le patronat... d'ici janvier 2016. Il y a aussi le droit au chômage rechargeable, les droits acquis au chômage pouvant être reportés entre deux CDD. Cela est programmé pour 2014, mais le patronat a déjà prévenu qu'il ne veut pas cotiser plus à l'Unedic !

Reste la création d'un compte personnel de formation qui suivra le salarié durant toute sa vie active. Mais on n'a décidé ni de son financement ni par qui il sera assuré. Pôle-emploi n'arrive même pas à assurer des formations reconversions !

La CFDT, un des syndicats signataires de l'ANI, se vante cependant d'une « victoire » : la mesure qui prévoit l'entrée de syndicalistes dans les conseils d'administration des 200 plus grandes entreprises du pays. Ils seront admis avec voix délibérative, mais en étant tenus à la confidentialité vis-à-vis du personnel, à qui cette prétendue « victoire » fera une belle jambe.

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