Île-de-France : Au lieu d'investir, la SNCF fait du bricolage10/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2332.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Île-de-France : Au lieu d'investir, la SNCF fait du bricolage

Pour désengorger les transports en commun d'Île-de-France aux heures de pointe, la SNCF Transilien suggère aux entreprises « d'adapter leurs heures d'embauche, pour que leurs salariés puissent éviter les trains les plus chargés ».

Le problème est de taille : aux horaires les plus critiques, le taux de charge des trains atteint 150 à 200 % de la contenance normale ! Les salariés d'Île-de-France qui prennent les transports en commun pour rejoindre leur travail sont non seulement serrés comme des sardines, mais voient leur temps de transport augmenter du fait des nombreux incidents. Même mineurs, ceux-ci peuvent prendre des proportions importantes aux heures de pointe. C'est ainsi qu'en novembre dernier 50 000 passagers se sont retrouvés bloqués pendant plusieurs heures sur les lignes SNCF au nord de Paris à cause d'une panne d'alimentation électrique sur une voie.

Le nombre de voyageurs a augmenté d'environ 20 % en dix ans sur l'ensemble du réseau d'Île-de-France, mais les investissements qui auraient été nécessaires pour absorber cette augmentation n'ont pas été réalisés par RFF, l'entreprise publique désormais chargée de l'entretien des voies. Au contraire, cette entreprise n'a cessé de réduire les effectifs ainsi que la fréquence des opérations d'entretien et, plus généralement, elle a limité les investissements au minimum. Des chantiers en attente depuis des années et jugés indispensables pour désengorger le trafic, comme le prolongement de la ligne E du RER, n'ont pas encore vu le jour. Le « nouveau grand Paris », qui en principe ajouterait au réseau 200 kilomètres et 72 gares, ne devrait être terminé qu'en 2030, au mieux.

En faisant cette proposition aux entreprises, la SNCF Transilien met en évidence le fait qu'elle renoncerait à réaliser tous les investissements et embauches nécessaires. Pour amadouer les patrons, elle envisage de revoir à la baisse ses tarifs au profit des entreprises qui pratiqueraient cette régulation. Mais dans sa communication, elle n'a pas un mot pour les usagers concernés, ces salariés justement qui subissent ces conditions de transport difficiles.

Partager