PSA Mulhouse (Haut-Rhin) : Des heures supplémentaires sur fond de suppressions massives d'emplois03/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2331.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Mulhouse (Haut-Rhin) : Des heures supplémentaires sur fond de suppressions massives d'emplois

Sur la chaîne de montage où sont produites les Peugeot 208 et 2008, la direction vient d'annoncer qu'il faudrait faire des heures supplémentaires obligatoires pendant trois mois, de fin avril à fin juillet, pour répondre à une prétendue « demande commerciale » liée au lancement de la 2008. Au lieu de finir la journée à 20 h 30, il faudrait quitter le travail à 21 h 30 et, pour ceux qui viennent avec les bus de l'usine, se débrouiller pour rentrer, les bus n'attendant pas.

Sur la chaîne des 208/2008, une équipe de doublage a été supprimée il y a un an, réduisant la production de moitié. Non seulement le temps de travail serait rallongé d'une heure, mais il faudrait travailler également cinq samedis matin ! Dans un secteur où les rythmes de travail sont de plus en plus durs avec ces nouveaux modèles, cela sonne comme une provocation.

Pourtant, dans le contexte actuel, des travailleurs peuvent être amenés à penser que le probable succès commercial d'un nouveau modèle équivaudrait à une « bouffée d'oxygène » et écarterait l'épée de Damoclès des suppressions d'emplois. Mais il n'en est rien. À Mulhouse, pendant plus de dix ans a été produite la 206, voiture la plus vendue de toute l'histoire de PSA, ce qui n'a pas empêché le patron de détruire plus de 4 000 emplois dans la même période.

En réalité, le problème actuel pour PSA n'est pas tant de produire davantage de 2008 que de commencer à préparer le terrain pour un futur « accord de compétitivité », avec notamment une flexibilité accrue des horaires. Dans cette optique, les allongements d'horaires à Mulhouse font figure de test. Il s'agit de faire travailler plus, de faire tourner une chaîne à plein régime tout en voulant fermer une autre usine du groupe, celle d'Aulnay, et en supprimant plus de 11 000 emplois au total.

D'ailleurs, annoncer des heures supplémentaires n'empêche pas la direction de continuer à baisser les effectifs en permanence. En un an, 1 000 intérimaires ont été renvoyés et plus de 500 emplois en CDI ont été supprimés à Mulhouse. Priver d'emploi des centaines de travailleurs et surcharger de travail ceux qui restent sont les deux facettes d'une même politique, que la direction de PSA mène à l'échelle d'une usine comme à l'échelle de tout le groupe.

Mais il n'est pas dit que les travailleurs accepteront sans réagir cette nouvelle attaque sur les horaires, car elle en prépare d'autres.

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