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- Lutte ouvrière n°2327
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Leur société
Réforme de la formation professionnelle : Les chômeurs de plus en plus nombreux... mais formés ?
C'est presque un anniversaire. Un an plus tôt, c'était son prédécesseur à l'Élysée qui prétendait en faire un « chantier prioritaire », en mettant en place un « comité national de la formation », tout en programmant la mort des AFPA, les associations de formation professionnelle des adultes.
À présent, le président ayant changé mais pas l'orientation de la courbe du chômage, le thème usé de la formation professionnelle inefficiente ou inadaptée peut être dépoussiéré et... réutilisé. Il s'agit de le décliner à propos des chômeurs. Il est vrai que 13 % seulement des sommes dédiées à la formation leur sont consacrées. Et il est indéniable que, pour obtenir une formation, même pas toujours celle souhaitée, il faut généralement attendre de longs mois, pendant lesquels les indemnités s'épuisent, et cela sans qu'il y ait un emploi à la clé.
Il est vrai aussi que les 32 milliards brassés chaque année dans cette branche très rentable sont une manne pour les 55 000 organismes de formation recensés sur le marché, sans que le service rendu soit forcément à la hauteur des espoirs de ceux qui sont ainsi formés.
Hollande promet donc qu'au lieu d'un chômeur sur quatre, un sur deux puisse accéder à une formation. Il promet aussi que, entre la perte d'un emploi et l'offre d'une formation, le délai sera ramené à six mois maximum. Il promet de réorienter le financement des formations vers les chômeurs et les salariés confrontés à des mutations technologiques... plutôt que vers les salariés en activité, ayant pour une raison ou une autre besoin de se former. Il promet que la taxe d'apprentissage, les deux milliards annuels dus par les entreprises et guignés par quelque 150 organismes collecteurs, soit consacrée aux apprentis et aux centres de formation qui leur sont proposés...
Mais ce ne sont ni les organismes de formation qui manquent, ni même vraiment les collèges, les lycées, les universités, et les écoles supérieures.
Ce qui manque, ce sont les emplois ! Et ce n'est ni en additionnant les contrats-gadgets, comme le « contrat de génération » signé pour la première fois à Blois lors de la visite de Hollande, ou le « contrat d'avenir », que les cinq millions de chômeurs cesseront de l'être. Ce sont plus de mille emplois par jour qui disparaissent et, selon l'OFCE, 200 000 voire 500 000 autres pourraient être supprimés d'ici fin 2014.
Les discours gouvernementaux qui occultent cette réalité-là, ou tentent de la dissimuler derrière des projets fumeux, ne sont qu'hypocrisie. Des chômeurs, même en formation, passent de la catégorie A à la catégorie D, et restent des chômeurs.