Diesel : Ce n'est pas à la population de payer06/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2327.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Diesel : Ce n'est pas à la population de payer

Sous prétexte d'écologie et de santé publique, mais surtout pour récupérer quelques milliards par an, le gouvernement envisage d'augmenter les taxes sur le gazole pour les aligner sur celles de l'essence. Autre option : les propriétaires de véhicules diesel seraient « incités » à changer leur ancien diesel à travers une « prime de conversion », une nouvelle « prime à la casse », sous un autre nom.

Il est prouvé que le diesel est dangereux pour l'environnement et pour la santé : il génère des particules fines responsables de milliers de décès chaque année. Mais ce sont les constructeurs automobiles français qui ont développé ce type de véhicules pendant des années, encouragés par les gouvernements successifs qui ont maintenu une fiscalité un peu moins lourde que pour l'essence : la taxe sur les carburants est de 43 centimes par litre pour le gazole, contre 61 centimes pour l'essence. Le résultat est qu'aujourd'hui 60 % des véhicules en circulation en France roulent au gazole.

Pour beaucoup de travailleurs, investir dans une voiture diesel, plus chère à l'achat, était un moyen de limiter un peu les dépenses en carburant. Aujourd'hui, ce sont eux qui vont être pénalisés si les taxes augmentent. Et ce n'est pas la « prime de conversion » qui y changera quelque chose : quel que soit son montant, elle sera loin de couvrir les frais liés à l'achat d'une nouvelle voiture. Ce sera simplement une nouvelle façon de subventionner l'industrie automobile sans rien lui imposer en échange.

Si le gouvernement était vraiment soucieux de la santé de la population, il y aurait bien d'autres solutions : pour que l'essence cesse d'être plus chère que le gazole, il pourrait diminuer les taxes sur l'essence au lieu d'augmenter celles sur le gazole, et imposer aux pétroliers comme Total de baisser les prix en prenant sur leurs profits. Quant à limiter l'usage de la voiture individuelle, il faudrait investir massivement dans les transports en commun, plutôt que de taxer encore davantage les travailleurs obligés d'utiliser leur véhicule pour aller travailler.

Au lieu de cela, le gouvernement socialiste s'apprête une fois de plus à faire payer la population, pour préserver les profits des pétroliers et des constructeurs automobiles.

Partager