Corbeil-Essonnes : Règlements de comptes06/03/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/03/une2327.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Corbeil-Essonnes : Règlements de comptes

En pleine rue du centre-ville, un homme a déchargé son revolver sur un autre assis dans une voiture, sous les yeux de nombreux témoins et des élèves d'une école située à proximité. Ce règlement de comptes s'est déroulé à Corbeil-Essonnes, le 19 février dernier, une ville dont le maire actuel, Jean-Pierre Bechter, est le bras droit de Serge Dassault, le patron milliardaire, ancien maire de Corbeil. Rappelons que l'élection de Dassault avait été invalidée pour cause de fraude électorale en 2008.

Cette tentative d'assassinat en plein jour aurait pour motif les pots-de-vin versés par Dassault pour acheter des voix lors des élections municipales. Dans une vidéo postée sur Internet, reprise par la presse et la télévision, Dassault est directement mis en cause. Les sommes en jeu sont considérables : ce sont des dizaines, voire des centaines de milliers d'euros. 1,7 million d'euros destinés à la corruption auraient fait un tour par le Liban. L'affaire aurait donc dégénéré en règlement de comptes sanglant, les malfrats s'accusant mutuellement de « mauvais paiements », de « détournements de fonds », etc. Le système Dassault prendrait-il l'eau ?

Bien que la presse s'obstine à ne citer que son prénom et l'initiale de son nom, le tireur en cavale (Younes B.) n'est pourtant pas un inconnu. Son nom de famille est un secret de polichinelle pour tous les habitants de Corbeil. Ce malfrat était un « petit patron » du quartier des Tarterêts. Le Point écrit par euphémisme qu'il était « l'agent de l'avionneur dans les quartiers populaires depuis sa première campagne dans l'Essonne en 1995 ». En tout cas, il avait pignon sur rue et ne cachait pas ses amitiés à l'hôtel de ville. Il y a plusieurs mois, face à des accusations récurrentes, Dassault avait même affirmé publiquement que c'était en substance « un brave homme ».

Aujourd'hui, bien sûr, Dassault et Bechter démentent tout lien avec ce Younes B., devenu tout à coup infréquentable, même si Bechter affirme au journal Le Parisien : « Je connais la victime, mais je ne lui ai jamais serré la main. Quant au suspect, je le connais simplement de nom » ! Mais ces dénégations ne trompent personne. Cette tentative d'assassinat est intervenue après une autre, quelques semaines plus tôt, toujours entre voyous.

Depuis plusieurs années, toutes ces affaires entretiennent un climat délétère : incendies de mairies annexes, saccages de permanence électorale de l'opposition, intimidations, menaces contre des élus de l'opposition, auxquelles s'ajoutent aujourd'hui les règlements de comptes entre malfrats.

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