Puis, les mardi, mercredi et jeudi suivants, les journées de grève des professeurs ont alterné avec les journées « collège désert » appelées par les parents ; une réunion publique a accueilli une soixantaine de personnes, dont des élus locaux et des journalistes, et s'est conclue par une occupation nocturne du collège.

Le personnel et les parents d'élèves protestent contre les moyens dérisoires qui leur sont proposés pour la rentrée prochaine. La première revendication est l'ouverture d'une septième classe de sixième, alors que les prévisions de l'Inspection n'en comptent que six. Or le personnel de l'établissement a démontré que, depuis au moins trois ans, cette administration sous-estime systématiquement les effectifs. Entre les prévisions et la réalité, on compte des écarts allant de 39 élèves à 50 élèves supplémentaires, soit l'équivalent d'une à deux classes.

Depuis trois rentrées, le même cercle vicieux se reproduit : l'Inspection attend le mois de juillet, voire de septembre, pour corriger ses erreurs. Elle n'attribue les moyens horaires que quand les affectations de personnel sont déjà faites ; des professeurs titulaires ne sont pas recrutés ; des postes ne sont pas pourvus à la rentrée et, quand ils le sont, c'est par des professeurs contractuels. Le personnel veut donc faire corriger dès maintenant les sous-évaluations volontaires.

La gestion de la pénurie touche aussi les aides, en diminution, ainsi que les options nombreuses que les enseignants animent pour proposer des parcours diversifiés. Le combat mené concerne aussi la vie scolaire et la santé des élèves, le demi-poste d'infirmière n'ayant pas été pourvu en 2011-2012 ; quant à l'infirmière nommée en octobre dernier, et absente depuis décembre, elle n'a pas été remplacée.

Lors de la dernière journée de grève, les enseignants d'Henri-Barbusse se sont rendus dans plusieurs collèges de Saint-Denis pour discuter des problèmes communs à tous. L'accueil a été chaleureux et des actions communes ont été envisagées après les congés.