Les travailleurs d'ArcelorMittal à Strasbourg : Grenades et Flash-Ball contre les sidérurgistes14/02/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/02/une2324.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les travailleurs d'ArcelorMittal à Strasbourg : Grenades et Flash-Ball contre les sidérurgistes

Mercredi 6 février, 1 500 sidérurgistes d'ArcelorMittal se rendaient à Strasbourg pour manifester contre les fermetures de sites et les suppressions d'emplois imposées par la direction du groupe partout en Europe. Vingt-cinq bus étaient partis au petit matin depuis Liège, Luxembourg et Florange, le rassemblement étant prévu à 13h30 devant le Parlement européen.

Avant même d'arriver dans la ville, les bus ont été déviés et immobilisés pendant près de deux heures, en rase campagne, par les CRS qui ont fait descendre tous les passagers pour procéder à la fouille des véhicules. À mesure que les bus arrivaient, les manifestants étaient sommés de descendre et de subir, un par un, une fouille au corps. Certains furent même jetés à terre et menottés pour avoir osé protester contre ces méthodes.

La récolte de la fouille s'est avérée bien maigre : des œufs et quelques pétards, ainsi que... des piquets de banderoles, considérés sans doute comme armes dangereuses, que les forces de l'ordre se sont empressées de confisquer. Toute une mise en scène a été montée le soir même à la télévision pour exhiber ces trophées et tenter de justifier les violences policières.

Avec quelques heures de retard, les manifestants ont fini par se retrouver enfin à 500 mètres du Parlement européen, sur une place entièrement encerclée par les CRS. Là, ils ont eu droit à un nouveau déchaînement de violence : tirs de grenades lacrymogènes et de Flash-Ball. Plusieurs sidérurgistes ont été blessés, dont un qui a été défiguré et qui a perdu un œil, la visière de son casque de fondeur ayant explosé sous le choc du projectile. À plusieurs reprises, les manifestants ont été repoussés jusqu'à leurs bus, si bien qu'ils n'ont jamais pu approcher du Parlement. En apprenant ces violences, la délégation syndicale qui était reçue par des parlementaires a quitté l'hémicycle et rejoint les manifestants.

En décembre dernier, après avoir brandi la menace de la nationalisation, le gouvernement se mettait piteusement à plat ventre devant Mittal et entérinait la fermeture des hauts-fourneaux. Aujourd'hui, il va plus loin encore. En envoyant sa police contre les travailleurs qui osent protester. Ainsi, il montre bien clairement à ceux qui pouvaient encore en douter dans quel camp il se trouve : celui du patronat.

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